Soins palliatifs, comportement, accompagnement, fin de vie, infirmière, surveillance, psychologue, mort, stress, émotions, situation professionnelle
Comme l'affirme Renée Sebag-Lanoë (2002) : « Les soins palliatifs et l'accompagnement, joints au questionnement éthique personnalisé sur les soins, permettent donc de sortir avec succès d'un conflit de pouvoir insoluble entre malades et soignants, de donner au respect de la vie et de la mort d'un individu, une signification plus profonde et plus aboutie et de ritualiser la fin de la vie pour la paix des survivants ». De fait, au regard de ce propos, que nous pouvons apprécier comme étant le fil rouge de ce présent travail, je vais décrire ici une expérience vécue lors de mon stage dans une unité de soins palliatifs, ainsi que la réflexion que j'ai pu avoir suite à ce stage. Pour mener à bien à ce projet, je vais commencer par narrer le sentiment qui m'animait avant l'évènement en question, puis je compte décrire ce dernier puisqu'il m'a fortement marqué au niveau du stage. Cela me permettrait en dernier lieu de formaliser une posture réflexive concernant l'attitude et le positionnement professionnel dans le cadre d'une unité de soins palliatifs.
Si j'essayais de capturer l'attitude que j'avais avant de commencer mon stage, je signalerais surtout un grand intérêt et une grande insouciance autour de mon stage en soins palliatifs. À ce titre, je m'étais dit que j'avais déjà vu des personnes décédées lors de mon précédent stage d'infirmière et que j'avais aussi déjà été confrontée à leurs proches et à leur deuil. L'aspect nouveau lors de ce stage, c'est que cette fois, les patients seraient éveillés et réactifs dans les jours et les heures précédant leur décès. Ce fait ne m'a pas inquiété, mais a plutôt attisé ma curiosité : de quoi veulent parler ces personnes ? En quoi croient-ils ? Comment leurs proches réagissent-ils ? Ont-ils une sorte de sagesse qui est encore inaccessible au reste d'entre nous ? Ont-ils peur, attendent-ils la fin avec joie ? Peut-on généraliser quelque chose ?
[...] Tout ceci conduit le personnel à devoir répondre à des besoins non plus seulement de santé et de soins, mais aussi et surtout d'accueil et d'assistance. Être confronté à la douleur, quelle qu'elle soit, appréhender la perte, l'abandon, la mort, tout cela fait résonner les parties les plus profondes de soi dans la mesure où cela permet de cristalliser des réponses face à l'angoisse de l'autre. En ce sens, Stéphane Amar (2019) théorise ce sentiment lorsqu'il parle de notions « d'intensité et de souffrance ressentie ». [...]
[...] « L'humanitude dans les soins », Recherche en soins infirmiers, vol no pp. 42-55. Formarier, Monique. « La relation de soin, concepts et finalités », Recherche en soins infirmiers, vol no pp. 33-42. Holcman, Robert. « L'amélioration de la qualité des soins », Management hospitalier. Manuel de gouvernance et de droit hospitalier, sous la direction de Holcman Robert. Dunod pp. 239-254. Morales, Violette. [...]
[...] « Les soins palliatifs dans la formation en soins infirmiers aujourd'hui », Jusqu'à la mort accompagner la vie, vol no pp. 103-110. Prod'homme, Chloé. « Identité professionnelle et parole d'espoir. Comment concilier médecine curative et médecine palliative ? », Rozenn Le-Berre éd., Raconter la maladie. Des mots pour traverser le chaos. Wavre, Mardaga pp. 105-124. Sebag-Lanoë, Renée. « Vingt ans d'expérience de soins palliatifs et de réflexion éthique en gériatrie à l'hôpital Paul Brousse. Point de vue », Revue française des affaires sociales, no pp. 163-171. [...]
[...] Lorsqu'elle s'est calmée et que j'ai quitté la pièce, j'ai d'abord parlé de la conversation à un médecin pour lui transmettre l'information. Déjà à ce moment-là, j'ai remarqué que cet échange m'avait fait beaucoup de mal. J'ai pris une profonde inspiration en sortant de la pièce, mais ce n'est qu'après le travail que j'ai repensé à ce que j'avais vécu. Contrairement à la plupart des patients de ce service, au moment de ses larmes et de sa description de la mort, j'étais saisi non seulement par la peur, mais aussi par une tristesse et une compassion intense. [...]
[...] Désireux d'entamer une conversation, je lui ai demandé depuis combien de temps elle était à l'hôpital, si elle aimait l'unité de soins palliatifs et quels étaient ses passe-temps. Durant nos premiers échanges, je sentais déjà qu'elle faisait référence à sa propre expérience de la mort. Les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu'elle me confia qu'elle avait très peur de mourir et qu'elle ressentait une sensation de suffocation lorsque le stress était trop dure à gérer pour elle. J'ai essayé de la calmer en lui caressant la main et en la rassurant sur le fait que les médecins ici étaient les bonnes personnes pour parler de ce sujet. [...]
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