Relation de confiance, soignant-soigné, caractérisation déontologique, plan humain, description détaillée, Diplôme d'État d'infirmier, refus de soin, MPR médecine physique et de réadaptation, pratique professionnelle, service neurologie, maladie cérébro-vasculaire, éthique de la pratique, respect de la vie, article R4311-2 du code de la santé publique
En me destinant à devenir infirmière, je pressentais toute la richesse et la complexité des enjeux médicaux caractérisant la relation soignant-soigné. Dès les premières semaines de ma formation, l'étude des concepts fondateurs de la démarche soignante puis les enseignements relevant des sciences humaines et des soins relationnels m'ont confortée dans l'idée que je me faisais de la profession, à la fois humaine et exigeante.
Néanmoins, en tant que future professionnelle de santé, j'ai dû apprendre sur le terrain à mieux me connaître, à identifier mes limites, et surtout, à m'adapter aux personnes et aux situations rencontrées. Professionnels de santé et étudiants, nous avons tous vécu au cours de nos expériences des situations uniques qui nous ont marquées. Elles peuvent générer des interrogations, des échanges et parfois des remises en question. Lors de mon stage, j'ai notamment observé plusieurs situations au cours desquelles des soignants se sont trouvés confrontés à des refus de soins de patients.
[...] Je commence les soins avec l'infirmière. Ceux-ci consistent à se rendre auprès des patients, à prendre leurs constantes vitales, à administrer les traitements prescrits en suivant les recommandations et notes des médecins, à vérifier les perfusions et à procéder, si nécessaire, à la réfection des pansements. L'infirmière en service ce matin a consigné le refus de prise des thérapeutiques dans le dossier de soin du patient et averti le médecin. Nous arrivons devant la chambre de Mr A., frappons à la porte et entrons. [...]
[...] ] qui soigne avec sa tête, son cœur et son corps ». Yves Gineste invente «humanitude» pour parler du praticien à l'égard des soins qu'il prodigue. A l'égard de mon cheminement personnel, désormais je m'autoriserai à un regard constant sur mes postures professionnelles, consciente que cette relation de confiance détermine la démarche thérapeutique- et donc, les possibles voies d'amélioration de l'état de santé du patient- afin qu'elles respectent, non seulement l'éthique et déontologie attendue et définie dans le cadre de la pratique infirmière, mais qu'elles engagent également et précisément des remises en question individuelles constantes, nées de situations précises, de façon à favoriser le développement et l'amélioration continue de la qualité de mon travail, qui, comme l'humain, se vit en constante évolution. [...]
[...] Or, dans ce métier, le soignant est constamment au contact de l'«humain». C'est à dire d'une personne avec son vécu, son histoire personnelle et singulière, que, souvent, nous ne connaissons pas et pourtant, dont il faut tenir compte à l'égard de la relation thérapeutique qui doit s'établir. En effet, il faut s'interroger sur la personne que nous avons en face de nous, son histoire et sa personnalité, afin de pouvoir mieux comprendre, analyser et anticiper ses réponses et ses comportements. [...]
[...] En effet, le soin ne peut exister sans relation. L'information, la façon d'être et de se comporter du personnel hospitalier, que l'on nommera ici «pratique professionnelle» joue un rôle essentiel dans l'instauration d'un lien de confiance à travers la relation de soins. Dès lors, comment établir une relation de confiance entre le soignant et le soigné? Nous nous attacherons à décrire la situation d'appel rencontrée sur laquelle s'est forgée cette démarche de questionnement professionnel, en la replaçant notamment dans son contexte socioprofessionnel. [...]
[...] Or, pour des raisons tenant à sa situation médicale propre, le patient est souvent désorienté ou du moins fragilisé dans ses perceptions de lui-même et des autres car la maladie constitue une situation d'exception, hors des normes et des schémas sociaux que l'on apprend. Comme nous le dit, dans son ouvrage, Catherine DESHAYS, médecin et psychothérapeute : « La relation est au carrefour de toute action dans le milieu professionnel ». Or chaque instant, passé auprès de nos patients, nous conduit à établir une « relation soignant-soigné» de fait. [...]
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