Centre hospitalier universitaire de Nantes, Institut de formation en soins infirmiers, situation d'appel professionnelle, projet de vie, soins, infirmier, parcours de soins, personne âgée, santé, vieillissement, perte des capacités, autonomie, communication
Mme R., âgée de 84 ans, présentant une dénutrition, a été admise en service de SSR pour rééducation à la marche à la suite d'une endocardite infectieuse qui nécessite un traitement antibiotique prolongé. Avant son hospitalisation, Mme R. était une femme très autonome et indépendante, voyageant et s'occupant activement d'une association en Afrique qu'elle avait créée avec son défunt mari. Mme ne souffre pas de solitude, elle est très entourée. Le plus difficile à accepter pour cette patiente est la perte d'autonomie fonctionnelle. En effet, des antibiotiques lui sont administrés en continu par le biais d'un dispositif de type Piccline® et le pied à perfusion lequel la gêne dans ses déplacements, qui restent très précaires. Un Montauban a été placé au pied de son lit, car l'administration de diurétique l'oblige à uriner très fréquemment et de manière inopinée. Elle n'a pas toujours le temps de se rendre aux toilettes. Plusieurs accidents de type fuites urinaires l'ont conduit à devenir dépendante des soignants, et ceci lui est difficile d'accepter. Mme R. pleure et me dit chaque jour à quel point cette situation lui pèse.
Depuis plusieurs jours, Mme présente des rougeurs persistantes de stade 1 au niveau du sacrum. Des pansements secs sont placés pour protéger cette zone. Un matelas à air anti-escarres est rapidement prescrit et installé. Cependant, Mme R. refuse de dormir dans ce matelas à air. Des démarches d'explication et de négociation sont alors entreprises.
[...] L'être humain est contre cette fin non expliquée depuis le début de l'existence de la conscience. Dans ce sens, il est évident de constater que la société collective, basée sur la notion de plaisir, de consommation et tourner vers l'idée internationale que la vie à un but, ne peut pas se permettre de refléter l'un des sens premiers de la mort, qui est que la vie suit simplement son cours en toute simplicité. Pour autant, la condamnation à la solitude et au désespoir est terme fort, dont, bien que les stéréotypes engendrent des pensées négatives sur les personnes âgées, il n'est pas moralement concevable dans notre société d'abandonner une population. [...]
[...] Étant donné notre logique de questionnement tirée de la situation d'appel étudiée, nous avons décidé de traiter le thème du consentement aux soins, pour deux raisons précises. La première est que le consentement place la personne soignée non pas en patient-objet, que nous devons à tout prix soigner, mais en patient-sujet, lui-même décideur éclairé. Dans ce sens, il ne s'agit pas ici seulement d'obtenir un « oui » ou un « non », car en effet, le consentement libre et éclairé doit être l'élaboration d'une relation de confiance, d'un respect mutuel, ainsi que d'une écoute active. [...]
[...] Ensuite, l'empathie et l'écoute permettent d'établir une communication et une relation thérapeutique conséquente (Claire, 2019). C'est cette relation thérapeutique qui permettra au professionnel de contribuer positivement à l'activité de soin, et elle doit être « équilibrée », bien qu'asymétrique. Finalement, l'évaluation de la situation de chaque patient est nécessaire afin de conserver le droit décisionnel de chacun. Il est toutefois nécessaire de préciser que le professionnel est l'expert, et il se crée un paradoxe entre les connaissances et intentions de celui-ci et les désirs et la protection de l'autonomie du patient. [...]
[...] Pasquet M-C. (2012). Prévenir la perte d'autonomie de la personne âgée. Soins aides-soignantes 6-7. DOI : 10.1016/j.sasoi.2012.02.007 Pasquet M-C. et Quinon M. (2013). Information, concertation, consentement de la personne soignée. Soins Aides-soignantes 8-9. DOI : 10.1016/j.sasoi.2013.08.001 Philippin Y. (2006). [...]
[...] Les différents auteurs abordés des questions quotidiennes telles que l'importance de la relation thérapeutique et l'équilibre précaire de celle-ci dans certaines situations, notamment le refus de soin, ainsi que d'autres questions que je me posais personnellement. Je me suis questionnée alors sur la place de la personne âgée au sein de la société, la perception que la population a de la personne âgée, mais également de quelle manière celle-ci se percevait elle-même. Par la suite, je me suis diversifiée vers des approches plus psychologiques et sociologiques avec des auteurs tels que Hanus (2009) ou Marchand (2008), afin d'agrandir mes perspectives et mes points de vue, car j'ai bien vite compris que la vieillesse est un processus à la fois biologique, sociale et culturel, et chacun la vivra à sa manière, bien que certaines composantes puissent être retrouvées de manière générale. [...]
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