Mes premiers entretiens m'ont énormément marqué, du fait que je ne savais où et comment me placer mais aussi du fait que je ne comprenais pas leur demande. Selon ma théorie naïve, je souhaitais voir des gens abattus, tristes, sans aucune envie de vivre. Je pensais les voir pousser par une pulsion de mort alors que se n'était pas du tout le cas (...)
[...] L'ambiguïté de la demande se trouve dans ce qui est implicite : le sujet ne s'en rend pas compte lui- même. La difficulté de cette demande (explicite et implicite) et qu'une fois répondue ou satisfaite, on ne comprend pas pourquoi la personne trouve toujours un prétexte à revenir. Ceci est bien la représentation de la difficulté à entendre la demande implicite Selon Lacan, au-delà de la demande, il y a toujours une demande d'amour : ceci serait de l'ordre du désir. [...]
[...] Ce sont des personnes qui souhaiteraient que l'on investisse en eux notre libido. Hors, étant incapable d'investir les autres et s'investissant eux-mêmes (équilibre du narcissisme, du moi et de l'objet selon Freud), les gens n'arrivent pas à les investir. Ils cherchent l'amour « des puissants », comme si cet amour prouverait le fait qu'ils sont des êtres exceptionnels et formidables. Dans un autre registre, il y a celles dont on a l'impression qu'elles « s'achètent » une conscience : comme si elle voulait se donner un statut qu'elles n'arrivent pas à atteindre. [...]
[...] -Lacan, J. (2001). Le Séminaire, livre VIII : le transfert. Paris : Champs Freud. -Winnicott, D. (1994). Déprivation et délinquance. Paris : Science de l'homme Payot. [...]
[...] Quand les bénévoles leur font une réflexion, ou se permettent de leur donner un conseil ceux-ci change leur version des faits. Leur narcissisme est instable comme s'ils ne savaient où le placer pour que les autres les regardent et qu'eux-mêmes puissent se regarder. Leur perte de symbole engendre la perte de leur narcissisme : ils n'arrivent pas à s'investir eux- mêmes et tel qu'un caméléon, ils nous donnent un simulacre par rapport aux personnes à qui elles s'adressent (Elles nous donnent ce qu'elles croient que l'on veut voir) pour qu'on puisse nous les investir. [...]
[...] Avec ce stage, j'ai enfin compris en quoi le contre transfert était pour le psychologue un vrai outil de travail. En effet, quand je ne savais où me situer par mon malaise, les personnes m'ignoraient. Je ne leur laisser pas de place pour qu'ils puissent s'exprimer puisque j'étais là à l'occuper entièrement. De plus, j'interprétais « leur malaise » par le fait que j'étais jeune. Hors, je me rends compte maintenant, que ce n'était qu'une interprétation de la situation où je mettais moi-même située comme « inutile » (sûrement un mécanisme de défense pour ne pas les rencontrer et ainsi qu'ils puissent m'ignorer). [...]
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