Etudiante en formation d'assistant de service social, j'ai effectué mon stage de deuxième année, en polyvalence de secteur, dans un centre d'Action Sociale de Proximité (ASP). Ce stage s'est déroulé en secteur urbain. Le Conseil Général via la Direction d'Action Sociale de Proximité mène une politique d'action sociale, de prévention et d'insertion, qui vise avant tout l'autonomie des personnes. Dans cette ASP sont regroupés les services de protection maternelle et infantile (PMI) et de polyvalence de secteur.
Tout d'abord, sur mon lieu de stage, il n'y avait ni action collective en cours, ni en préparation. Aussi, avec une étudiante de 2ème année d'assistant de service social, nous avons décidé de mettre en place une action collective avec l'accord de nos formatrices de stage et les responsables de site.
La responsable de l'autre étudiante souhaite que l'action se passe dans les locaux de son service et que l'information collective soit destinée aux usagers reçus dans cette institution sur un temps de permanence.
Il s'agit d'une ASP du conseil général avec les mêmes missions que mon lieu de stage, mais les publics reçus sont les Gens du Voyage (GV) et les personnes Sans Résidence Stable (SRS). Il s'agit principalement de familles ayant les mêmes problématiques que le public reçu à l'ASP de quartier avec une prédominance de la question liée au logement. Cette action nous l'animons en totalité. Nous avons été initiatrices du projet de l'action collective après une première réflexion sur des besoins repérés.
Il est utile d'aller trouver les professionnels qui travaillent ou ont travaillé avec la population GV et SRS. Ils ont une expérience à partager, et peuvent faire surgir un aspect important que nous n'avions pas pu voir.
Comment adapter les projets de prévention en tenant compte des valeurs, des représentations, des interdits propres aux autres cultures ? Un diagnostic préalable est indispensable avant toute intervention en travail social. C'est ce qui nous a permis de constituer des justificatifs d'actions, et d'examiner la faisabilité du projet.
[...] III) Evaluation, analyse et réflexion en terme de formation A - Evaluation de l'action 1. Par l'équipe Nous nous sommes aperçues que pour ces publics, l'équilibre alimentaire était secondaire par rapport aux autres difficultés rencontrées (l'éducation des enfants, en premier lieu). Nous choisissons d'évaluer l'action dans son ensemble. Tout d'abord, les remarques des partenaires et les recherches que nous avons effectuées nous ont permis de mieux appréhender le public face à cette problématique. Lorsque nous avons discuté de la préparation de l'action à certains professionnels de l'action sociale afin de mieux connaître ces publics, une des caractéristiques relevées était l'illettrisme. [...]
[...] Les dépenses alimentaires moyennes en France seraient de l'ordre de par personne. On sait par ailleurs que l'alimentation est, après le logement, le second poste de dépenses des ménages. Nous avons pu réaliser des investigations de conduite grâce à diverses techniques telles que des observations sur le terrain, des questionnaires, des recherches auprès de partenaires ; ceci afin d'évaluer l'environnement, les populations, les besoins et les enjeux. Ainsi, nous nous sommes rendues sur un terrain des Gens du Voyage (pour le public SRS, ceux-ci ne sont pas accessibles, nous nous sommes alors adressées à ses interlocuteurs privilégiés, tout en gardant à l'esprit qu'il s'agissait d'informations de seconde main Nous avons pu noter que les personnes consomment beaucoup d'aliments gras et sucrés, peu ou pas de fruits, de légumes, de produits laitiers et de poisson. [...]
[...] Il est important d'en estimer le coût, même s'il est minime. Un courrier a donc été écrit puis validé par la responsable du pôle GV et SRS, pour l'achat des fruits et légumes Indicateurs d'évaluation de l'action Nous souhaitons que cette action soit un échange entre les usagers et nous. Nous n'avons pas hésité à recourir à des méthodes intégrant les données qualitatives et la subjectivité des différents groupes. Tout d'abord, nous avons établi une grille afin de noter le nombre de participants et de recueillir leurs remarques. [...]
[...] La question du respect de la liberté de choix est un problème central. Si cela ne signifie pas qu'il faille ne donner aucune règle, il importe néanmoins de définir clairement les limites des messages délivrés. D'autre part, le risque de gêner ou de culpabiliser l'usager est loin d'être négligeable ; il est essentiel de faire preuve de prudence. Partir des savoirs pour lui permettre ensuite d'intégrer d'autres éléments susceptibles d'éclairer ses choix est un moyen de le respecter. Il s'agit d'éviter de s'immiscer dans la façon dont les personnes gèrent leur vie, mais développer des actions qui favorisent une meilleure maîtrise de leur vie et leur environnement. [...]
[...] A cette dernière remarque par exemple, nous retournons cette question à cette personne et aux autres participants : Comment faire pour manger cinq fruits et légumes par jour ? De là naissent des débats et conseils. Ainsi à chaque question et remarque nous tentons de faire réfléchir le groupe et nous participons à la discussion en apportant des éléments de réponses objectifs. C'est l'occasion d'échanger avec eux, de voir leur façon d'appréhender la cuisine. Notre diagnostic était-il juste ? Les objectifs ont-ils été atteints ? Y a-t-il eu des obstacles, des circonstances particulières défavorables ? [...]
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