Accompagnement, relation, action éducative, vie quotidienne... Tous ces termes propres à l'éducation spécialisée, viennent affirmer un aspect de notre professionnalisation. Réfléchir sur ses pratiques professionnelles revêt, à mon sens, une importance dans la prise de conscience et la construction de sa posture professionnelle.
[...] Cette relation constitue la genèse de notre accompagnement, et c'est assez rapidement que je me suis posé la question sur la manière dont je forgeais la base de cette relation. Ces deux documents ne représentent qu'une partie des éléments que je souhaitai mettre en avant de mes pratiques professionnelles. Je n'ai pu aborder d'autre notions pourtant en lien avec la situation d'Antoine comme : la prise de relais, la dimension du rituel, l'affectivité dans la relation, l'implication dans le transfert, le recours à l'équipe, la remise en question, la toute puissance ou encore le réalisme. [...]
[...] Elle est la genèse de notre action au quotidien. Le quotidien et l'implication de l'éducateur spécialisé dans celui-ci relève bien de ses pratiques professionnelles. Les compétences d'animation des groupes, d'instauration de la relation, la gestion du quotidien et de ses enjeux sont partie prenantes dans la posture d'accompagnant éducatif que je propose. Mais ma pratique autour du quotidien introduit aussi la capacité à observer ce qui se joue devant moi et ainsi ajuster et adapter ma pratique auprès des usagers. [...]
[...] Dans la situation d'Antoine, la prise en charge des troubles d'angoisse passe également, à mon sens par une appropriation du lieu d'attachement. J'ai souhaité avec lui participer au développement d'un milieu accueillant qui ne serait pas « la prison » qu'il affirme. Claude PETITJEAN, affirmait la nécessité que « la pédagogie du quotidien s'interroge aussi sur le cadre au sein duquel elle se développe »[14]. Je pars du principe qu'un environnement neutre et terne renverrai Antoine à un sentiment de vide, de culpabilité et un reflet du manque initial. [...]
[...] Je me souviens ainsi de ces longues et interminables parties de ping-pong avec Eric au sein de l'hôpital psychiatrique et les discussions au sujet de tout et de rien. Je me souviens également de ce transfert en Charente, de cette construction de cabanes dans les bois, de ces après-midis dans l'eau mais aussi de ces petits déjeuners où adultes et enfants se lèvent avec les mêmes épis sur la tête. Ma pratique professionnelle ne se base évidement pas que sur cet élément mais sur un ensemble de fondements que ces trois années de formation m'ont fait prendre conscience et permis de développer dans ma posture. [...]
[...] Nous avions l'habitude de jouer avant le déjeuner. Ce temps quotidien trouve son importance dans l'emplacement de la salle qui l'accueille. Elle est située au centre de l'espace de vie des patients et à l'intersection des tous les flux. Elle est ouverte tant sur l'intérieur que sur l'extérieur. Ce lieu était aussi l'ancienne salle fumeur des patients, un espace devenu obsolète en 2008. Elle représentait pour les patients la possibilité d'accéder à un de leurs seuls plaisirs sans avoir à sortir du pavillon. [...]
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