AED Action éducative à domicile, CMS Centre Médico-social, action sociale, enfance en danger, dispositifs législatifs, adoption, crises de violences, difficultés familiales
J'ai effectué mon stage de professionnalisation au sein d'un Centre médico-social (CMS) d'une circonscription regroupant environ 25 000 habitants. Sur chaque circonscription, des équipes de travailleurs sociaux sont affectées à différentes missions. Une circonscription est un territoire géographique et politique regroupant plusieurs cantons. Les CMS sont des services de proximité, portes d'entrée de l'action sociale départementale pour tous les publics. Ce sont des lieux d'accueil, d'écoute et d'accompagnement conjuguant des compétences croisées. Sur place, des médecins de la Protection Maternelle et Infantile (PMI), des assistantes sociales de secteur et de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE), des conseillères en économie sociale et familiale, des puéricultrices, des sages-femmes, des éducatrices de jeunes enfants, des éducatrices spécialisées, des psychologues et pédopsychiatres, des infirmières sont là pour répondre aux différentes questions que peuvent avoir les habitants de la circonscription. Ces actions sont réalisées dans le cadre de permanences, aux CMS ou dans d'autres lieux au plus proche de la population, de visites à domicile, d'actions collectives. La confidentialité des échanges est garantie par le secret professionnel et médical auquel sont tenues les personnes qui reçoivent que ce soit par profession ou par mission.
[...] L'un des relais essentiels de cette action est l'Aide Sociale à l'Enfance. L'ASE est un dispositif en faveur de l'enfant et de la famille. Elle regroupe les interventions des collectivités départementales destinées à prévenir ou à gérer les situations dans lesquelles les familles font défaut ou ne sont pas capables de pourvoir aux besoins essentiels des enfants sur le plan matériel, psychologique et éducatif. Comme nous le signifie l'article 1 de la loi 2007-293 du 5 mars 2007 : « La protection de l'enfance a pour but de prévenir les difficultés auxquelles les parents peuvent être confrontés dans le service de leurs responsabilités éducatives, d'accompagner les familles et d'assurer, le cas échéant, selon des modalités adaptées à leurs besoins, une prise en charge partielle ou totale des mineurs. [...]
[...] Au sein du STASE, des réunions dites techniques ou de synthèses permettent cet échange de paroles pour les travailleurs sociaux. C'est lors d'une de ces réunions que nous avons exposé ma formatrice et moi-même, la situation familiale de Monsieur et Madame P. et de leurs filles auprès de l'équipe du service et d'une pédopsychiatre en charge de la régulation de ces réunions. Nous avons ainsi pu travailler sur les modalités et les différents axes de travail avec cette famille, de la mobilisation des parents ainsi que sur les enjeux de l'adoption. [...]
[...] cette séparation nécessaire aujourd'hui n'étant pas pour autant synonyme d'abandon. En outre, cette ISAP m'a amenée à soutenir d'une part, des parents débordés dans leur exercice de fonction parentale et d'autre part, leur fille dans la recherche de leur place en tant qu'enfant de la famille. Elle m'a permis avant tout d'effectuer un travail enrichissant sur l'adoption tardive à l'étranger et ses enjeux. J'ai ainsi appris à respecter le rythme d'évolution d'une famille et à formuler des objectifs de travail plus réalistes dans le domaine psychologique. [...]
[...] La communication devient alors impossible avec Madame. A contrario une certaine complicité semble s'être installée avec Monsieur. quant à elle, est âgée de treize ans. Elle est scolarisée en classe de 5e au sein du collège de secteur. Elle rencontre quelques difficultés dans sa scolarité et bénéficie d'un soutien scolaire. A semble être une pré- adolescente avec des préoccupations tournant autour des autorisations de sorties avec ses copines, l'achat d'un téléphone portable ou d'habits. En outre, elle est dans l'échange constant avec sa mère et me confie se tenir à l'écart « des bras et de l'affection de son père ». [...]
[...] Madame sous-entend alors que ce projet d'adoption venait plus du côté de son mari que du sien, car celle-ci se sent toujours responsable de ne pas avoir pu enfanter. Monsieur et Madame se sont alors rendus, en fin de l'année 2005, trois semaines dans le pays d'origine de I et A avant de rentrer en France avec elles. Les filles étaient placées par les services sociaux suite à des maltraitances en foyer puis en maison d'enfants où elles ont été déclarées adoptables. [...]
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