L'enseignement étant mon projet professionnel, je me suis inscrite dès ma première année à l'université pour suivre l'option d'ENS. Grâce aux cours théoriques, aux « rencontres » avec des professionnels ainsi qu'à la possibilité de me confronter directement au monde de l'enseignement par le biais du stage d'observation, la première année d'ENS m'a confortée dans mon projet professionnel. J'ai donc avec enthousiasme renouvelé mon inscription en deuxième année, sachant déjà qu'un nouveau stage nous serait proposé, et qui nous permettrait plus que d'observer une pédagogie de mettre en place la nôtre, d'appliquer nos connaissances et d'apprendre à trouver notre place dans la relation enseignant-savoir-élève (triangle didactique) à travers l'accompagnement scolaire.
La Charte de l'accompagnement scolaire signée en 1992 le définit comme « l'ensemble des actions visant à offrir aux côtés de l'école l'appui et les ressources dont les enfants ont besoin pour leur réussite scolaire, appui qu'ils ne trouvent pas dans leur environnement familial et social. Ces actions sont centrées sur l'aide aux devoirs et les apports culturels nécessaires à la réussite scolaire ». De plus, la conférence du 27/09/05 nous a permis de voir que ce domaine était vaste, et qu'il pouvait s'organiser aussi bien sous forme de soutien scolaire à l'école, dans des centres sociaux ou encore directement au domicile de l'élève en difficulté. J'ai pour ma part tout de suite été intéressée par le travail dans une structure de type centre social, puisqu'il me semblait important que le cadre dans lequel se déroule cette aide à l'apprentissage marque une coupure avec l'école et le domicile de l'élève en difficulté, qui représentent parfois pour ce dernier des lieux de stress ou d'échec.
Après une longue période d'hésitation quant à mon futur lieu de stage, c'est finalement l'intervention en cours d'ENS de Catherine Vial et de François De Beaufort qui m'a convaincue de choisir le Centre Social « Les Ecureuils », puisque j'ai tout de suite adhéré à leur façon d'envisager l'objectif de l'accompagnement scolaire comme étant la recherche du bien-être de l'enfant avant les performances scolaires, celles-ci en découlant bien souvent.
Aux vues de mon analyse des besoins de Marine, j'ai axé ma problématique sur la question du lien entre l'affectif et le scolaire, et plus particulièrement entre la confiance en soi et l'apprentissage, en me demandant : « En quoi la représentation qu'a l'enfant de lui peut-elle bloquer son apprentissage ? ». Cette question m'a semblée d'autant plus intéressante que le problème de manque d'estime de soi est devenu assez fréquent à l'école, et qu'il me semble être en lien avec un système scolaire français élitiste basé sur une notation très précise dès l'école primaire, système remis en question par de nombreux pédagogues.
[...] Durant le reste de la séance, je l'ai laissé tracer chaque trait sur la feuille, en proposant qu'on les critique à chaque fois pour améliorer le suivant. Cette méthode a très bien marché, et je pense que cela est dû au fait que c'est Marine qui m'a demandé que l'on travail sa précision en géométrie. Elle avait donc envie de l'améliorer et s'est totalement impliquée dans l'activité. C'est elle qui me disait pourquoi tel trait n'était pas droit, qu'elle avait trop appuyé celui- ci . [...]
[...] D'autre part, j'ai très vite pu observé la pression mise sur Marine par sa mère (madame Gonçalves) à propos de ses résultats scolaires ce qui m'a interpellée, car cela ne me semblait pas avoir un effet positif sur Marine mais la décourageait plutôt. J'ai donc averti Catherine Vial de ce problème, qui m'a tout de suite proposé d'organiser un bilan avec la mère de Marine pour en discuter avec elle. Comme j'avais peur de braquer madame Gonçalves, j'ai préféré que nous en discutions avec elle à l'occasion, quand elle amènerait Marine au centre social. [...]
[...] Pour cela, il fallait tout d'abord réussir à instaurer une relation de confiance entre Marine et moi, afin qu'elle puisse me parler de tout ce qui la tracasse ouvertement, sans avoir peur de mes réactions. Ce serait la seule façon pour nous d'avancer ensemble. Après cela, il serait possible de tout faire pour qu'elle retrouve confiance en elle. Tout d'abord, en lui montrant que je crois en elle et qu'elle est capable de réussir dans les matières qui lui posent problème. [...]
[...] (2001) : L'accompagnement scolaire, sociologie d'une marge de l'école, PUF. MEIRIEU, P. (1991) : Apprendre . oui mais comment ? , ESF. Sites internets La motivation : http://perso.wanadoo.fr/ais.jpp/motivati.html Ecole et éducation à l'autonomie : http://www.primecole.com/PedagGene/autono.pdf ANNEXES Annexe 1 : Le centre social Les Ecureuils Annexe 2 : Contrat d'accompagnement scolaire Annexe 3 : Extrait de L'accompagnement scolaire, Sociologie d'une marge de l'école, Dominique Glasman, février 2001 ; PUF A l'automne 1992, au cours d'une cérémonie tenue dans une école d'un quartier populaire de Paris, est signée, en présence de tout un ensemble de représentants des institutions publiques, la Charte de l'accompagnement scolaire. [...]
[...] Marine, dès notre première rencontre, comparait déjà ses capacités à celles de son frère ; et alors que nous parlions de ses difficultés à retenir les tables de multiplication, elle me dit : Et ben mon frère il les connaît par cœur Elle se présente toujours comme étant le contraire de son frère. Même lorsque nous parlons d'elle et de ses propres goûts, facilités et difficultés scolaires, elle ne peut s'empêcher de me parler de lui, mais toujours dans le but de se comparer à lui, et qui plus est pour s'opposer à lui. Bien que les matières qui leurs posent problème ne soient pas les mêmes, Marine et son frère ne travaillent jamais ensemble pour s'entraider et s'expliquer ce qu'ils n'auraient pas compris. [...]
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