Par son métier le moniteur éducateur participe aux moments forts de la vie (repas, lever, coucher, activités, jeux…), rédige des synthèses, des projets personnalisés. Il participe aux réunions d'équipe, monte des projets d'activités, rencontre les parents, et tous les autres partenaires.
Le quotidien est la base du travail social, mais chaque jour ne se ressemble pas. Le quotidien pour les personnes est le lever, la toilette, les repas, les loisirs, la détente, l'ennui, l'apprentissage, le dialogue, la discussion, l'observation...
Pour moi les temps du quotidien ont été, entre autres, d'accompagner au cirque un groupe pour partager un moment de plaisir. C'est être avec Tom, en lui donnant la main, pour rencontrer sa maman en visite médiatisée. C'est être à côté de Teddy quand sa maman lui téléphone, le soutenir, et mettre fin à la conversation si nécessaire. C'est empêcher que Rémi mange toute l'assiette de tartines au petit déjeuner. C'est apprendre à Jonathan à se laver, s'habiller... C'est passer le relais à mon collègue quand je n'en peux plus avec Frank, qui m'a poussé à bout. C'est rester dans la salle de bain quand Léa m'appelle plusieurs fois pendant qu'elle prend son bain et qu'elle a besoin que je l'aide.
Ces petites interventions, qui affirment mon travail de moniteur éducateur, illustrent la définition de Joseph Rouzel : « Le quotidien est tramé de ces petits riens qui occupent chaque jour : dormir, se lever, se laver, faire le lit, les courses, la vaisselle, le ménage, manger, bavarder, rigoler, bailler, regarder la télé, se balader, bouquiner, rêvasser, s'ennuyer…. Autant d'infinitifs qui désignent autant de territoires où les travailleurs sociaux croisent et rencontrent des gens, petits et grands, qui vont mal dans leur corps, leur tête, leur être qui sont mal dans leur quotidien.»
Le quotidien peut-il être un support éducatif ?
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