Lorsqu'Emmeline est revenue à 17 h 30, Lucas l'attendait toujours. Il s'est empressé de lui demander un horaire de bus pour un rendez-vous qu'ils avaient programmé ensemble avant de repartir aussitôt. Je me suis alors questionnée sur ce qui permet à un éducateur d'être reconnu comme personne ressource, afin de pouvoir être moi-même repérée comme telle ? Je me suis également demandé ce que j'aurais pu mettre en place pour entrer en relation avec Lucas et ainsi répondre à sa demande ? J. Trémintin et G. Benloulou écrivent que « l'instauration d'une relation privilégiée fait entrer peu ou prou le professionnel dans une logique de suppléance parentale : il exerce un rôle d'écoute, d'observation et de guidance et assure la continuité et la cohérence de la vie de l'usager. Il prend très vite une place centrale dans son univers étant facilement sollicité pour répondre aux demandes, angoisses et problèmes de ce dernier. » Cette réalité est renforcée du fait que la relation éducative se base en premier lieu sur la notion de confiance réciproque et d'affectif. Il est d'ailleurs courant d'entendre un jeune dire « mon éduc » marquant par là le processus d'appropriation dans lequel il est engagé.
Je me suis aperçu qu'en prévention spécialisée, l'absence de cadre entraîne les jeunes à se raccrocher encore plus à l'éducateur et plus précisément à celui référent de leur situation. C'est donc avant tout, sur cette confiance réciproque qui permet à un éducateur d'être repéré comme personne de référence, que j'ai décidé de travailler.
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