DPP Dossier de Pratique Professionnelle, DEES Diplôme d'Etat d'Educateur Spécialisé, modes de communication, travail de rue, jeunes marginalisés, internat, école d'adolescents sourds, TSA Troubles du Spectre de l'Autisme
Actuellement en fin de formation d'éducateur spécialisé, ce Dossier de Pratique Professionnel (DPP) atteste de mon parcours de formation à travers trois écrits relatifs à mes trois stages effectués dans le cadre de l'obtention du Diplôme d'État d'Éducateur Spécialisé (DEES). Lors de ma première année de formation, j'ai effectué mon stage d'une durée de 5 mois dans le secteur du handicap, au sein d'un centre de recherche privée, accueillant de jeunes enfants atteints de Troubles du Spectre de l'Autisme sévère et pathologies associées. Lors de ma deuxième année de formation, j'ai effectué mon stage d'une durée de 6 mois, également dans le secteur du handicap au sein de l'internat d'un établissement public d'enseignement spécialisé pour adolescents sourds.
Lors de ma troisième et dernière année de formation, j'ai effectué mon stage long d'une durée de 11 mois, dans le secteur de la protection de l'enfance, au sein d'un club de prévention spécialisée, accueillant des jeunes en situation ou en voie de marginalisation. Ce dossier est également l'occasion pour moi d'avoir une rétrospective sur mes trois années de formation, sur mes difficultés, sur mes questionnements, sur mes axes de travail et de vigilances, ainsi que sur mes potentialités et mes points forts. Des éléments qui m'aideront à affiner mon positionnement et ma posture professionnelle, ainsi que l'étayage de mes pratiques, par la suite de mon parcours en tant qu'éducateur spécialisé.
[...] Comment se fait-il que je ne parvinsse pas à poser un cadre avec des jeunes sourds, mais que je le faisais parfaitement avec des jeunes de la rue, public réputé pourtant plus difficile dans l'approche ? La communication. Selon moi, le réel problème était là. Selon des chercheurs de l'École de Palo Alto[14] : à travers la communication se construit l'identité individuelle. À travers l'interaction on va chercher notre place, se définir à travers les autres. Au cours de ces trois stages, j'ai longuement cherché ma place, la juste distance avec les personnes accompagnées. [...]
[...] Je devais alors faire preuve de réactivité, d'une part pour l'en empêcher et dans un second temps, pour reposer un cadre avec lui (« non Julien, tu sais que tu n'as pas le droit de prendre le goûter des autres. Tu as déjà fini ton goûter, tu ne peux pas en manger un deuxième »). Cette situation m'a amené à penser qu'il est très important, lorsque l'on travaille avec l'humain, d'anticiper au maximum les différents événements et les différentes actions qui peuvent se produire dans un contexte et un environnement précis, pour se tenir prêt à agir et à intervenir rapidement et efficacement auprès de la personne accompagnée, et ainsi reposer un cadre le plus rapidement possible, pour éviter que la personne ne récidive à répétition. [...]
[...] Ce temps de quinze minutes leur permet de brancher leurs appareils auditifs, d'aller aux toilettes, ou encore de lire un livre avant de dormir. Deux jeunes sur l'étage, ayant respectivement quatorze et quinze ans, avaient le droit de rester dans le salon jusqu'à 22 heures. Grâce à ce temps essentiel du coucher, nous assurons aux jeunes, un accompagnement éducatif et psychoaffectif, nécessaire à leur bon développement et à leur autonomisation progressive dont l'objectif in fine, est l'inclusion dans la société actuelle. [...]
[...] Ce temps du coucher est une pratique professionnelle propre aux structures proposant un hébergement. Au cours de cette pratique, nous sommes amenés à discuter avec les jeunes de manière plus informelle : ils nous confient plus facilement leurs angoisses, leurs questionnements (exemple avec une jeune que je nommerai Sybile qui était préoccupée avant d'aller dormir, car une jeune qui va probablement rejoindre l'internat prochainement, la harcelait par messages lorsqu'elles étaient dans la même classe à l'école primaire). C'est également un moment pendant lequel nous veillons au bon respect du cadre (« Gildas, il est l'heure d'aller dormir, retourne dans ta chambre s'il te plaît. [...]
[...] Je leur raconte comment j'ai pu saisir des mains tendues, des opportunités et je les invite fortement à penser au futur. Quelle vie veulent-ils dans quelques années ? Comment l'imaginent-ils ? Pourquoi ? En soulevant ces questionnements, je pense que cela peut aider les personnes accompagnées à retrouver confiance en elles. Confiance parfois mise à mal par leur quotidien difficile au sein de leur quartier. Par ailleurs, cela m'a aidé à créer des liens de confiance avec eux plus aisément. [...]
Référence bibliographique
Format APA en un clicLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture