« De quelle manière l'éducateur peut-il appréhender la crise de violence de l'adolescent en foyer, pour lui apporter une réponse éducative ? »
J'ai fait le choix de traiter cette problématique en émettant l'hypothèse suivante : l'éducateur, pour répondre d'une façon éducative à la crise du jeune, doit s'approprier des outils éducatifs tels que l'observation du jeune et des éléments déclencheurs, l'adaptation de sa distance avec lui, l'écoute et la parole qui serviront avant, pendant et après la crise. En outre, l'éducateur travaille avec sa propre personnalité et il doit apprendre à se connaitre émotionnellement afin de proposer des réponses les plus objectives possibles et en adéquation avec les besoins du jeune.
Pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, je développerai cette réflexion en trois parties :
1- Notion de violence avec ses causes possibles.
2- Description et analyse d'une situation vécue avec un jeune sur mon lieu de travail.
3- Tentatives de réponses éducatives apportées par l'éducateur dans les situations de crises.
[...] Carl Rogers va plus loin en affirmant que la relation d'aide est un échec lorsque « j'omets d'écouter ce qui se passe en moi, à cause de ma propre attitude de défense qui m'empêche de discerner mes propres réactions [ ] ».[28]En effet, il est important de « se ressentir » car nos émotions, même si nous n'en avons pas conscience, transparaissent dans nos paroles, mimiques et attitudes. S'il y a incohérence en nous, elle est perçue par notre interlocuteur. Et cette ambiguïté entraine la confusion du message, donc la méfiance. Pour aider le jeune dans ses crises de violences, une relation d'aide positive est indispensable. C'est un regard positif inconditionnel de l'éducateur envers le jeune. [...]
[...] Cela peut faire naître chez lui des sentiments de colère, de peur, se sentir à bout. Pour ne pas perdre la face devant les jeunes, il risque d'apporter des réponses non éducatives (Réponses « en miroir », ou volonté de domination par n'importe quel moyen). Dans ce cas, il ne se comporte plus comme un éducateur, mais comme une personne non professionnelle. Et sa réponse ne serait en rien bénéfique pour le jeune. C'est pour éviter cet écueil que l'éducateur a un besoin presque « vital » de prendre de la distance par rapport au jeune qui lui fait face. [...]
[...] L'équipe a pour mission d'offrir une prise en charge adaptée à des jeunes en situation de grande difficulté. Elle se veut un sas entre le secteur éducatif et psychiatrique. Le foyer est un lieu d'accueil, d'observation et d'orientation. Un lieu où le jeune pourra "se poser" et trouver une écoute pour l'aider à se reconstruire. Le travail dans cette structure se veut innovant, différent des prises en charge plus classiques. Nos idées-forces : -disponibilité, -relation (être en lien), -écoute, - prendre le temps, - individualisation de la prise en charge. [...]
[...] Un acte qui semblera violent pour l'un ne le sera pas forcement pour un autre. De même, en situation de violence, certains auront plus de facilité à garder leur calme et leur sang-froid que d'autres. Les réunions d'analyse de la pratique sont primordiales pour connaître les différentes façons d'être et de pensée de chacun. Elles donnent lieu à des échanges qui permettent de mieux comprendre la manière de travailler des uns et des autres. Ainsi, l'éducateur fait évoluer sa capacité à maintenir une relation éducative lors d'une crise. [...]
[...] Dans le quotidien, celle-ci est pourtant assez difficile à capter. L'éducateur peut faire travailler une série d'enchainements de coups que le jeune doit donner dans le sac. C'est un exercice très fatigant, mais souvent le jeune y prend du plaisir. Il se défoule, de transfère son agressivité et sa rage dans un cadre précis et adapté. Lorsqu'il commence à fatiguer, l'éducateur l'encourage pour qu'il se sente soutenu, valorisé par son effort pour qu'il aille jusqu'au bout et pour lui faire prendre conscience de ce qu'il est capable de réussir. [...]
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