Mémoire professionnel, relations interprofessionnelles, écoute émotionnelle, émotion, empathie, médiation éducative, neuroscience, troubles du comportement, éducateur spécialisé, violence physique, sentiment
Les Instituts Thérapeutiques, Éducatifs et Pédagogiques (ITEP) accueillent des enfants présentant des troubles du comportement. Cet handicap reconnu par la Maison Départemental des Personnes Handicapées entrave plusieurs processus notamment l'identification et la compréhension des émotions et sentiments ainsi que le développement des capacités d'empathie. Cela a pour effet de générer des angoisses qui sont, du fait des troubles du comportement, rarement verbalisées et bien souvent traduites par un passage à l'acte violent auto ou hétéro agressif. Dans ce mémoire, j'ai fonctionné sur un raisonnement hypothético-déductif autour de la problématique suivante : la compréhension et l'identification des émotions et sentiments ainsi que le développement des capacités d'empathie permettent-ils de réduire les violences physiques chez les enfants qui ont des troubles du comportement ?
Je présenterai ainsi la médiation éducative « Langage Girafe », s'appuyant sur le fonctionnement de la communication non violente, que j'ai mené au sein d'un ITEP avec deux enfants. Cet atelier tendant à donner des outils aux enfants afin de pouvoir apprendre à identifier et comprendre leurs émotions et sentiments ainsi que développer leurs capacités d'empathie.
[...] 4.3.1 Carnet à émotions Les différents sentiments et émotions s'appuient sur des perceptions sensorielles subjectives. Aussi, la représentation mentale de ces émotions et sentiments varie énormément d'une personne à l'autre. Ces perceptions sensorielles et ces représentations mentales peuvent paraître floues et il me semble que les représenter de façon concrète permettrait aux enfants de pouvoir plus aisément les manipuler, les identifier, les comprendre, mais aussi de les apprivoiser. Ainsi, j'ai pensé à un outil qui permettrait aux enfants à la fois de pouvoir se représenter de manière concrète les émotions qu'ils connaissent tout en apprenant d'autres émotions et sentiments dont ils ne connaissaient pas encore le nom. [...]
[...] La sanction-réparation doit être abordée dans l'après-coup et l'éducateur, n'ayant pas de prise sur l'enfant, ne doit être que dans l'observation. - La contention physique : Lorsqu'un enfant se met en danger de manière concrète (utilisation d'objets coupants par exemple), qu'il n'est pas en capacité d'entendre les règles ou le cadre et qu'il est dans la menace, nous pouvons alors avoir recours au maintien au sol voire la contention physique. Il s'agit de mettre le sujet en crise au sol et de l'empêcher de se mettre en danger. [...]
[...] Pour certains sentiments ou émotions, je suis passé par la photographie des enfants alors qu'ils le mimaient plutôt que par le dessin. Cela avait pour but de rendre l'exercice plus ludique d'une part (varier les supports a permis de ne pas créer de routine dans l'établissement du carnet à émotions), mais aussi, les enfants ont pu se voir alors qu'ils faisaient semblant d'éprouver l'émotion ou le sentiment. Cela a pu parfois les étonner de se voir dans ces situations, mais les a également amusés. [...]
[...] Quant aux spécificités de ces établissements, elles sont déterminées par le décret du 6 janvier 2005 et la circulaire du 14 mai 2007 qui fixent les conditions techniques d'organisation et de fonctionnement des instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques. Qui plus est, la loi du 26 janvier 2016, le décret du 24 avril 2017 et l'instruction du 2 juin 2017 dite de « modernisation du système de santé » reconnaissent aux ITEP la possibilité de fonctionner sous forme de dispositifs intégrés (DITEP). Cette tendance est encore en réflexion au sein de nombreux établissements et n'a pas été abordée encore au sein de mon lieu de stage. [...]
[...] Aussi, cette nouvelle aptitude à écouter leurs sentiments et émotions a permis aux enfants de fixer plus aisément leurs limites face aux autres. Ils ont réussi à se décaler des situations qui pouvaient générer en eux de l'angoisse. Même si notre soutien a été indispensable dans les premiers temps (souvent je leur demandais quelle émotion ils ressentaient quand je percevais qu'un conflit était en train de se créer afin qu'ils identifient que c'était le moment de se décaler), Xavier et Yoann parviennent plus facilement à demander de l'aide à l'adulte en cas de difficultés à gérer leurs émotions. [...]
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