Après une période de deux mois d'observation d'entretiens cliniques auprès de la psychologue et d'entretiens médicaux auprès d'un psychiatre, notre intention s'est portée plus particulièrement sur les patients alcooliques. Nous nous sommes intéressées à ces patients pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, nous avons remarqué que pour beaucoup de personnes extérieures à notre lieu de stage et pour certains patients de notre lieu de stage, les personnes alcooliques étaient des personnes qui se laissaient aller, qui n'avaient aucun contrôle sur eux-mêmes, et qu'il leur suffirait d'un peu de volonté pour arrêter leur consommation d'alcool.
La problématique alcoolique étant très présente sur notre terrain de stage et étant en forte augmentation dans la population générale, il nous est apparu nécessaire de nous intéresser à ces patients, de comprendre le fonctionnement de la personne alcoolique dans sa globalité, et de ne pas nous centrer uniquement sur l'alcoolisation. Nous nous doutions, bien sûr, qu'il ne fallait pas généraliser sur le sort des alcooliques, qu'il devait y avoir une bonne raison qui les amenait à boire de l'alcool et qui les poussait à continuer, que ce n'était pas un simple signe de faiblesse, mais plutôt un moyen de lutter contre leurs conflits psychiques, mais nous voulions en connaître la raison exacte et approfondir nos connaissances sur ce trouble, qui est un trouble assez mal connu et que la plupart des gens ne cherchent pas à comprendre.
Nous avons également pu noter que, lors des entretiens, ces patients avaient, pour la plupart, des difficultés visibles à exprimer leur ressenti, leurs émotions, ce qui n'était pas le cas chez la plupart des autres patients. Nous nous sommes intéressées à ce phénomène que nous ne connaissions pas ou peu, et avons cherché à savoir s'il était spécifique aux personnes alcoolo-dépendantes ou non. Nous voulions également en connaître l'origine, voir si cette incapacité à parler de ses sentiments pouvait s'expliquer de la même façon que la dépendance à l'alcool.
Enfin, lors des entretiens nous avons pu constater que tous ces patients avaient eu de nombreux problèmes durant leur enfance (maltraitance physique, psychologique, viols, abandon, parents atteints de diverses psychopathologies…). Nous avons voulu savoir quel poids jouaient ces événements dans la problématique de nos patients, quels étaient leurs conséquences.
Suite à ces observations et à nos diverses lectures sur la problématique alcoolique, nous en sommes venues à penser que l'alcoolisation chez ce type de patients, ainsi que la non-verbalisation de leur ressenti, trouvaient leurs origines dans l'enfance du patient, et plus particulièrement dans ses relations précoces avec la mère.
Notre question de départ est donc de savoir si la personne alcoolique aurait développé, durant les premières années de sa vie, un mode de relation particulier avec ses figures d'attachement, qui pourrait expliquer sa relation actuelle à l'alcool, et le fait qu'elle ne peut pas exprimer efficacement ses émotions et ses sentiments.
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