Durant trois années consécutives, j'ai participé en tant qu'animatrice à des séjours de vacances pour les handicapés mentaux adultes. Ces séjours étaient organisés par l'association la Chrysalide pour les personnes accueillies dans les institutions qu'elle gère. Ces expériences riches en relationnel sont à l'origine du choix de mon stage au foyer d'hébergement les Mûriers à Marseille. Elles m'ont permis d'approcher le monde des personnes handicapées mentales adultes, une approche cependant limitée à la fois par mes fonctions d'animatrice, mais aussi, conditionnées par la nature même des circonstances : moment de vacances dans un lieu extérieur à leur cadre de vie habituel. Ce stage me permettait donc de partager la vie quotidienne des résidents. Parallèlement à cet objectif, il allait me permettre d'être confrontée pour la première fois au système institutionnel et à son fonctionnement. C'est par cet aspect que débutera mon rapport. Il me paraissait nécessaire de retenir de ce fonctionnement complexe un minimum d'éléments susceptibles de décrire le cadre dans lequel vivent et travaillent les personnes handicapées et les intervenants. Au-delà de cet aspect, une bonne connaissance du cadre dans lequel on intervient se révèle souvent rassurante, libérant de la peur de l'inconnu. Je me réfère évidemment à ma propre angoisse générée par le statut de stagiaire et mon arrivée dans un monde institutionnel jusque là obscur pour moi. La seconde partie sera justement consacrée à mon expérience en tant que stagiaire observatrice : ma place dans l'institution, de celle qu'on ma donnée à celle que j'ai dû construire, aux relations entre les personnes handicapées, le personnel d'accompagnement et le psychologue, à la représentation qu'on peut se faire du psychologue (stagiaire ou pas) vue du côté des personnels et de celui des personnes handicapées. Pour la troisième partie de ce rapport je n'ai pas choisi la traditionnelle étude de cas : un psychologue, un patient, un symptôme, une histoire. Non parce que l'aventure ne m'intéressait pas, mais simplement parce que la population accueillie ne présentait pas (en dehors de leur handicap mental) de spécificité qui aurait donné matière à une étude de cas. En somme, une population déficiente homogène sans troubles majeurs de la personnalité. J'ai donc choisi de parler d'un problème auquel j'ai été confronté : le vieillissement des personnes handicapées au sein du foyer. Cette situation a suscité en moi beaucoup de réflexions : comment la personne handicapé vivait-elle ce vieillissement (quelquefois précoce), qu'engendrait-il comme transformations dans sa vie, comment en parlait-elle et qu'attendait-elle de l'institution ?
[...] En dehors de ces réunions d'équipe, chaque semaine le lundi matin le personnel qui a travaillé le week-end se réunit pour préparer le week-end en quinze. Enfin, en fonction des besoins, les moniteurs peuvent organiser des réunions d'étage. Mon expérience de stagiaire observatrice I –Tentative de définition de la déficience intellectuelle Dans sa classification internationale des handicaps, l'Organisation Mondiale de la santé propose une nomenclature des déficiences,incapacités et désavantages qui permet d'appréhender la personne handicapée par rapport à elle-même, mais aussi et surtout en fonction des exigences de l'environnement social. [...]
[...] Dans Le handicap mental chez l'enfant (F. CHAPIREAU, J. CONSTANT, B. DURAND) les auteurs proposent cette définition : un enfant présente un handicap mental s'il souffre par un processus qui peut se décrire dans son histoire et dans ses relations avec son environnement sur les quatre plans d'expérience de la pathologie, de la déficience, de l'incapacité et du désavantage social et si l'on observe des difficultés mentales sur au moins un des trois plans du handicap La déficience intellectuelle, à l'origine du handicap mental, est due à un retard ou une faiblesse du développement intellectuel qui se manifeste par une déficience plus ou moins importante de la capacité de réflexion, de conceptualisation, de communication et de décision. [...]
[...] La vie en collectivité Il me paraissait intéressant d'aborder ce sujet car, vu de ma place, ces conditions de vie ont une connotation de perte d'identité. Même si la plupart des résidents considèrent le foyer comme leur domicile, il reste un espace commun dans lequel l'isolement est pratiquement impossible. Si l'on veut bien considérer le classique besoin de paix, de calme et de tranquillité des personnes âgées, le foyer n'apparaît pas comme un lieu propice. Pourtant cet aspect ne semble pas déranger les résidents même âgés. Je pourrais me reposer en foyer la semaine, mais c'est mort. [...]
[...] On a compté 656 castrations entre 1814 et 1944 subies par les handicapés mentaux et les malades mentaux (confondus à l'époque). Il n'y a pas si longtemps encore les handicapés mentaux étaient définis soit comme n'ayant pas de sexualité, soit comme étant porteur de comportements sexuels monstrueux (viols, déviances). L'évolution des mentalités a permis peu à peu de s'ouvrir sur ce sujet tabou. Malgré ces avancées sur le sujet, je dois avouer qu'en débutant ce stage j'étais persuadée que les personnes handicapées mentales manifestaient une vie affective et sexuelle très appauvrie, limitée à quelques caresses ou attouchements. [...]
[...] Foyer les Mûriers. [...]
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