Les maisons d'enfants à caractère social accueillent pour des séjours de durée variable, des enfants et des adolescents dont les familles se trouvent en difficulté momentanée ou durable et ne peuvent, seules ou avec le recours de proches, assumer la charge et l'éducation de leurs enfants. Ainsi, lors de ce stage, de multiples questions se sont posées : comment ces enfants, séparés de leur famille, perçoivent-ils les liens familiaux ? Quelle est leur conception de la famille ? Quels sont ses liens qui peuvent unir un enfant à ses parents défaillants ?
L'intérêt porté au lien entre l'enfant et ses figures parentales a été partagé par de nombreux chercheurs malgré des théorisations différentes. La notion d'attachement, en psychologie, se réfère généralement à la conceptualisation théorique du psychanalyste britannique Bowlby. L'attachement n'apparaît pas comme une caractéristique propre au nourrisson ni à la personne qui s'en occupe mais plutôt comme un modèle d'interaction affective et comportementale. Bowlby et ses successeurs expliquent ainsi comment la relation précoce entre le nourrisson et la personne qui en prend soin contribue soit à un développement socio-affectif harmonieux, soit à une évolution vers la psychopathologie.
Les relations familiales vont imprégner l'enfant dans la construction de ses modèles internes opérants et le dessin témoignera de son système d'attachement. Quel est le rôle de chacun des membres de la famille ? Quelles sont les personnes valorisées ou exclues de cette configuration familiale ? Quels liens unissent ces membres d'une même famille ?
Les enfants confiés à l'aide sociale à l'enfance (ASE) se révèlent le plus souvent appartenir à des familles présentant une pathologie du lien. Cependant, le placement ne guérit pas de cette pathologie du lien préexistante. La séparation protège l'enfant mais ne traite pas les difficultés psychiques engendrées par les traumatismes subis. Cette pathologie du lien familial nécessite une approche globale et dans le long terme.
C'est au cours de mon stage ou l'une de mes taches consistait à faire passer des bilans psychologiques que je me suis intéressée au dessin et plus particulièrement au dessin de la famille.
On sait aujourd'hui que le dessin, plus encore que le langage, est le mode favori d'expression des enfants entre six et douze ans. Il permet, en premier lieu, de communiquer avec autrui de ses sentiments, de ses pensées et de ses représentations. Le dessin est donc le reflet de la vie émotionnelle de l'enfant. Le dessin de la famille permet à l'enfant de s'exprimer plus librement sur la façon dont il peut vivre sa situation familiale.
[...] La plupart du temps cette idée de tracer lui vient en observant les adultes et en essayant de les imiter. Mais si ce n'est pas le cas, elle peut lui venir à l'idée lorsqu'en promenant le crayon comme n'importe quel autre objet sur une surface claire, des traces apparaissent. L'enfant voit ensuite ces traces et comprend que ce sont ses propres mouvements qui les ont provoquées. Il cherche alors à renouveler de lui-même cette expérience et c'est ainsi que ses tracés deviennent intentionnels. [...]
[...] Elle permet en revanche le déroulement des soins sans destruction immédiate de leurs effets. Selon lui, la séparation ne doit se faire qu'au nom des soins, pour permettre que s'instaure une activité psychothérapique. Il explique d'ailleurs que c'est lorsque nous parlons au nom des soins de leur enfant que les familles tolèrent ces séparations. Etant amené à réaliser sur mon lieu de stage des bilans psychologiques, je me suis intéressée au rôle que le dessin pouvait avoir. Non seulement parce qu'il s'agit d'un bon outil de connaissance de l'enfant, de sa personnalité et de son intelligence lors du bilan psychologique mais aussi parce qu'il représente un médiateur autre que le langage dans une relation thérapeutique. [...]
[...] Le père, jusque-là distant, semble également plus impliqué. La présence de Carine n'est plus souhaitée au domicile des parents. De plus, le grand frère ne doit pas être présent chez les parents lors des week-ends de Lydia et de Marie. Il est ainsi accueilli un week-end sur deux par un membre de la famille Le choix des tests et la passation Lorsque je reçois Lydia pour la première fois, je lui propose de débuter ce bilan psychologique par le Wisc IV (cf. [...]
[...] Ainsi, les parents confient en protection leur enfant à l'aide sociale à l'enfance. Néanmoins, ils conservent à son égard tous les droits et obligations d'autorité parentale durant le temps de l'accueil. Ils sont associés à toutes les décisions le concernant (scolarité, sorties, hospitalisation . ) La protection administrative se doit d'être renforcée par l'autorité judiciaire dès lors que la collaboration de la famille est devenue impossible ou que des faits nouveaux justifient un niveau de protection plus contraignant pour les parents. [...]
[...] Toute l'énergie psychique de l'enfant est mobilisée pour lutter contre cette émergence de l'angoisse de perte. Chaque enfant selon son âge, sa maturité, sa structure personnelle, la psychopathologie de ses liens avec ses parents, utilise et développe son propre système défensif dans un but adaptatif. Mais, en l'absence de soins adéquats, ses positions défensives peuvent devenir très contraignantes et entraîner des troubles durables qui peuvent toucher son organisation psychique, sa vie relationnelle et son potentiel intellectuel (David, 1989). L'enfant risque alors d'évoluer vers un tableau carentiel. [...]
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