Moyen de communiquer, atteindre l'émotion, capter l'attention, climat mental, agressivité, Centre Hospitalier Spécialisé, aide-soignant, communication avec le patient, stage en milieu psychiatrique
Dans le cadre de notre formation d'aide-soignant, nous sommes amenés à effectuer des stages dans différents services. La communication, que ce soit avec les soignants ou avec les patients, est très importante dans le métier que j'ai choisi. Je souhaiterais vous parler d'une situation toute particulière que j'ai vécue lors de mon troisième stage au cours duquel j'ai été confronté à différentes pathologies psychiatriques, ce qui m'a permis de découvrir ce monde.
C'est à la suite d'une de ces situations de communication que j'ai été directement confronté à certaines difficultés.
Dans un premier temps, je présenterai le lieu et le patient puis je décrirais la situation, enfin j'analyserais cette situation et j'expliquerais comment elle aurait pu se dérouler avec une meilleure connaissance de la pathologie du patient puis je finirais par une conclusion.
Ma situation de communication s'est déroulée au bout de ma troisième semaine de stage, dans le Centre Hospitalier Spécialisé de Bassens qui assure un service public fondamental : la délivrance des soins de santé mentale sur l'ensemble du département de la Savoie.
J'étais en stage à l'unité Charcot qui accueille les hospitalisations de longue durée intersectorielle divisée en deux ailes : l'aile A et l'aile B. Le pavillon Charcot soigne 18 personnes souffrant de tous types de pathologies psychiques ou de troubles du comportement (psychoses chroniques, troubles autistiques, conduites addictives, pathologies aigües de la personne âgée).
[...] Spontanément, il m'a donné un coup de poing dans le ventre. J'avais le rasoir à la main, et me suis sentie stupide. Je n'ai pas réagi, surprise de son geste et sous le choc, je suis restée stoïque. Néanmoins, il a arrêté de bouger. Je n'ai rien dit et me suis hâtée de finir le rasage. Je lui ai enlevé le reste de mousse et essuyé le visage sans dire un mot, il y avait un silence pesant. Venez avec moi, le rasage est fini, vous pouvez aller manger. [...]
[...] J'assistais aux transmissions chaque jour dans la salle des soins. La situation de communication dont je vais relater les faits s'est déroulée dans la chambre individuelle n° 45 de Mr X. lors de sa toilette quotidienne au moment de son rasage. La première semaine de mon stage, j'observais et j'appréhendais le déroulement d'une journée en psychiatrie ainsi que le fonctionnement sécuritaire des clés. Puis les aides-soignantes m'ont attribué trois patients et c'est là que j'ai appris que je m'occuperais de Mr X. [...]
[...] J'aurais pu aussi, le raser en premier avant la douche. Je pense même que cette seconde proposition serait plus simple au lavabo. Conclusion Cela ne s'est pas passé comme je l'aurais souhaité donc je l'assimile à un échec. J'ai surestimé mes capacités et connaissances, et pas suffisamment tenu compte de mon manque d'expérience. J'ai voulu atteindre trop vite un but sans penser au risque que je prenais avec mon patient et à ce qu'il pouvait ressentir à ce moment-là. Chaque mot, chaque geste, chaque posture, chaque silence, chaque regard, tout peut être une source d'informations qui changent et évoluent d'un instant à l'autre, d'un jour à l'autre et d'un patient à l'autre. [...]
[...] Là, j'ai fait l'immense erreur d'amener le patient sur l'idée du repas, ce qui a aggravé la situation d'impatience dans laquelle il était déjà. Il s'est alors fixé sur cette idée et ne l'a plus lâchée. J'aurais dû au contraire lui raconter une petite histoire, qui même s'il ne la comprenait pas, l'aurait calmé. Il répétait sans arrêt : « C'est bientôt fini ? », « C'est bientôt fini ? », « C'est bientôt fini ? » ce qui marquait clairement son impatience et son agacement. Je l'ai rassuré voulant avoir un ton paisible : « Oui, c'est bientôt fini », mais inconsciemment j'ai fait non de la tête en levant les mains vers le haut et en haussant les épaules, démontrant malgré moi, mon malaise », ce qui prouve que je ne savais pas quoi faire, j'étais désemparée. [...]
[...] Le balancement d'avant en arrière, montre une réticence interne à rester là, impatient il n'était pas réceptif à ce qu'on pouvait attendre de lui, il était dans le refus. « Il s'est assis devant le miroir, les épaules tombantes, la tête fléchie sur son tronc ». Sa posture annonçait le renoncement à la relation de soumission. « Néanmoins, il a arrêté de bouger ». Il a obéi à l'ordre malgré son impatience. Il est donc réceptif à l'autorité. Les gestes A. Mr X. « J'ai frappé discrètement à sa porte ». [...]
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