La première prise de contact avec l'institution psychiatrique, a été pour moi un choc. Je me suis d'ailleurs aperçue que j'ai commencé mon rapport par ce qui m'a le plus angoissée au début : ces portes que l'on ferme à clé.
A mon premier jour de stage, je n'avais pas de passe. Lorsque ma psychologue référente a fermé bruyamment la porte, quelque chose en moi s'est sentit pris au piège. Durant toute la journée, j'ai été très angoissée et en alerte de ce qu'il pouvait se passer. J'avais, à ce moment là, une compréhension livresque de la maladie mentale et la confrontation avec la réalité m'a bouleversée durant quelques jours suivants.
[...] revue française de psychanalyse. Psychose II n°50-6 Lewin K.,. Lippitt R. et White R. K 1939 Patterns of agressive behavior in experimentaly created social climates, in Journal of Psychology Pinol-Douriez M Bébé agi, bébé actif, l'émergence du symbole dans l'économie interactionnelle, Puf-le fil rouge, Paris. Stern D Mère et enfant. Les premières relations, Bruxelles, Margada Le monde interpersonnel du nourrisson, Paris, PUF Le journal d'un bébé, Paris, Presse Pocket Revue de médecine psychosomatique 37/ La Constellation Maternelle, Paris, Calmann Lévy Winicott D De la pédiatrie à la psychanalyse, Payot, Paris Jeu et Réalité, Paris, Gallimard CAS De Mme Régine Mme Régine a 65 ans, elle est entrée dans le service il y a 3 ans dans un état grabataire. [...]
[...] J'ai eu tendance à essayer de réduire ce temps psychique nécessaire au patient pour élaborer quelque chose de son propre fonctionnement. Mais je me suis rendue compte qu'il fallait les laisser aller à leur propre rythme. Pour certains patients c'est une aubaine de voir les nouvelles stagiaires, recommencer un jeu de la séduction, pour d'autres, le moyen d'avoir quelqu'un de nouveau qui accepte de les écouter. C'est dans cette deuxième optique qu'un patient schizophrène chronique (diagnostic que j'ai trouvé dans le dossier) a décidé de me choisir comme interlocuteur. [...]
[...] Effectivement, avoir un transfert vers deux psychologues simultanément me semble peu probable. D'ailleurs serait-il question de transfert dans cette situation ? Les entretiens avec le psychiatre d'une part et le psychologue d'autre part, ne se superposent pas, nos champs d'action étant différents. Le lieu de rencontre des patients m'importe peu, à condition que je puisse être dans un espace où les personnes de l'équipe n'interviennent pas dans la relation. Le cadre se pose à partir du moment où je décide de le poser et le lieu n'a pour moi aucune importance. [...]
[...] Par exemple, un jour où nous regagnons le service, nous avons croisé son médecin psychiatre à qui Mr Pierre a posé la question de sa sortie définitive. Nous nous sommes arrêtés, mais le médecin plongé dans ses pensées, malgré le ton criard de Mr Pierre, est passé pour aller dans son bureau duquel il lui à répondu qu'il verrait. Mr Pierre et moi même sommes restés interloqués, je l'ai senti mal à l'aise devant cette négation de sa personne en ma présence. [...]
[...] A la page 1657, il énonce « Cette fonction spécifiante du cadre s'oppose à l'entropie de la psychose » et plus loin « le psychotique n'a pas ou plus d'inconscient l'important est plutôt de l'aider à retrouver le lieu tranquille d'une élaboration mentale où puisse se poursuivre un jeu auto-érotique contenu avec les objets internes ». Ma proposition correspondait au fait que j'essayais de trouver un moyen de lui permettre de se « rassembler » d'une certaine manière, de puiser en lui- même quelque chose qu'il puisse contrôler et expliquer. Créer une sorte de continuité ? Proposition de jouer avec sa capacité à créer (le dessin) ? Les dessins qu'il m'apportait, étaient tous différents, certains faits sur de grands formats avec différents outils (crayons, feutres, peinture, stylos), d'autres sur de petits formats. [...]
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