« Aller à l'hôpital ou vivre à l'hôpital, il y a là pour tout être humain une perspective perturbante, une condition d'existence souvent plus pénible dans ses aspects psychologiques que dans ses épreuves physiques. Cela est plus vrai encore, et cependant différent, pour le très jeune enfant dont les manifestations intenses de détresse demandent à être prises en considération » (James ROBERTSON, Jeunes enfants à l'hôpital, 1974).
Au cours de ma formation d'éducateur de jeunes enfants, j'ai pu comprendre que l'enfant avait besoin d'un milieu familial suffisamment bon pour grandir et s'épanouir.
Lors de mon stage à responsabilité éducative de 2ème année dans un hôpital de la région parisienne, plus particulièrement dans un service de rééducation orthopédique pédiatrique, j'ai pu me rendre compte du traumatisme subi par les enfants hospitalisés que ce soit pour une courte ou longue durée. Le service dans lequel j'ai réalisé ce stage accueille une cinquantaine d'enfants internes et externes âgés de quelques mois à 17 ans. Les enfants que j'ai rencontrés dans ce service présentent des pathologies ante et post opératoires, des pathologies osseuses acquises (paraplégies, maladies des membres du squelette, déformations de la colonne vertébrale) ou congénitales (ostéogenèses imparfaites, malformations spinales, ou autres). Ils présentent donc tous une mobilité réduite ou une déambulation assistée (fauteuils roulants, chariots plats, cannes anglaises, etc…).
Comme il est précisé précédemment, cet hôpital accueille des enfants ayant des problèmes médicaux différents. Il faut savoir que pour certains enfants porteurs de lourds handicaps (myopathie, paraplégie, tétraplégie, maladie neuromusculaire ou autres), cet établissement est leur seul lieu de vie, étant donné la lourdeur des soins et de leur pathologie ; certains y séjournent déjà depuis de nombreuses années.
[...] Je pense toutefois que le choix des jeux se doit d'être particulièrement judicieux et fonctionnel. Ils doivent en effet être particulièrement solides, pratiques, mais aussi faciles à manipuler. En ce qui concerne le développement de l'enfant, les jeux doivent lui permettre de faire des liens et des associations mais aussi d'évoluer en étant stimulé tant au niveau intellectuel que sensoriel. Le jouet peut solliciter la mémoire, la réflexion ou la logique, mais aussi éveiller les sens tels que le toucher, la vue et l'audition. [...]
[...] Ce traumatisme qui survient à la suite d'un choc est plus ou moins intense selon les enfants. Un lundi matin, je suis entrée dans la chambre de K. âgé de 3 ans, hospitalisé des suites d'une chute de son lit en mezzanine et qui était en larmes. Je m'approche de lui et lui dis : « qu'est-ce qui t'arrive K. ? », il continue à pleurer en me regardant. Je l'ai attentivement observé et j'ai remarqué qu'il était totalement terrorisé, aussi je suis restée à ses côtés pour le rassurer. K. [...]
[...] Je tiens tout de même à préciser que certains enfants, étant trop souffrants à certaines périodes de leur hospitalisation, ils ne peuvent plus jouer, car la douleur est sûrement plus forte que cet élan. Cela peut aussi être le cas lorsqu'un enfant ne se sent pas en sécurité, j'aborderai ce sujet dans ma dernière partie. « La plus grande importance du jeu est le plaisir immédiat que l'enfant en tire et qui se prolonge en joie de vivre. Il est également pour l'enfant l'outil essentiel qui le prépare dans les tâches à venir ». [...]
[...] A cause de leur handicap mais aussi du contexte hospitalier, les enfants sont très peu libres et autonomes. En effet, les plus petits n'ont pas la force physique de pousser les roues de leur fauteuil pour avancer et sont donc contraints de faire appel à un adulte à chaque fois qu'ils veulent se déplacer. J'ai vraiment ressenti ce manque d'autonomie et de liberté avec N., le petit garçon de 3 ans et demi atteint de myopathie dont j'ai parlé précédemment et qui se déplace en poussette depuis sa naissance. [...]
[...] Tout au long du « trajet », j'ai parlé à L., lui ai présenté les autres enfants, lui ai fait visiter rapidement le service au fur et à mesure que nous avancions dans les couloirs, car le réfectoire est situé à l'opposé des chambres. L. reste silencieuse, ne bouge pas et semble « être ailleurs ». Arrivées au réfectoire, j'installe son fauteuil roulant au- dessous d'une table. L'agent hospitalier, lui donne un bol de lait et des céréales au chocolat. L. ne réagit toujours pas. Je lui dis : « L. est-ce que tu veux que je t'aide à manger ». Elle ne me répond pas. [...]
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