Toutefois, les jeunes qui sont accueillis ne sont pas uniquement et simplement victimes de la crise économique. Ils sont en rupture familiale, parfois dès l'enfance, en échec scolaire pour l'essentiel, d'autres sont issus de l'immigration. Ils présentent aussi des troubles du comportement liés à divers types de pathologies. Certains ont connu l'hôpital psychiatrique, d'autres la prison...
Ainsi, ces jeunes, déjà fragilisés, sont les premiers touchés par la crise économique.
L'action d'accompagnement et de soutien doit tenir compte de cette structure psychosociologique propre à la majorité des jeunes accueillis.
Dans un premier temps, je présenterai le dispositif de prise en charge et d'accompagnement éducatif global que sont les CHRS.
Ensuite, j'aborderai différentes problématiques issues de parcours d'insertion de jeunes, qui sont accueillis dans le CHRS où j'ai effectué mon stage de responsabilité éducative.
Ces problématiques illustrent bien les difficultés d'insertion que rencontre cette population à l'heure actuelle, difficultés à la fois de qualification pour le travail, de solvabilité pour le logement, psychologique pour le comportement, et de culture pour l'intégration.
Un volet également sera développé, en ce qui concerne l'immigration, toujours présente et recherchée par des jeunes vivants des conditions parfois dramatiques dans leur pays d'origine, et en conclusion de ce travail, j'aborderai un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les jeunes, à savoir l'accueil que leur fait les entreprises, et leur adéquation avec le monde de travail.
Les études de situation qui illustrent ce travail sont essentiellement celles qui pour lesquelles, j'ai eu à un moment, une implication éducative particulière. Que ça soit au niveau accueil, accompagnement, intervention auprès d'administrations, partenaires ou employeurs, participation aux réflexions d'orientation, j'ai été personnellement engagé dans ces prises en charges...
[...] projet individuel est un mode de réaction à l'aliénation, à l'assujettissement. La personne refuse d'être traitée en objet, en animal ou en automate. En un mot, le projet permet à la personne de se personnaliser (acquérir des compétences, du pouvoir, donner sens à sa vie, se conduire de manière autonome, pouvoir légitimer sa conduite par des valeurs, en un mot : “tendre vers sa réalisation” ; (aspiration de complétude certes illusoire, mais vitale) et de se socialiser (s'intégrer dans des réseaux, s'approprier les finalités et les valeurs sociales)” [23]. [...]
[...] Cette APS peut être refusée à un demandeur d'asile dans quatre cas bien définis, dont le cas des “Shengen-Dublin”, c'est-à-dire des personnes qui sont passées, avant d'entrer en France, par un État signataire de la convention de Shengen précisé à Dublin (Allemagne, Autriche, Benelux, Espagne, Grèce, Italie, Portugal). Elles peuvent y être renvoyées pour y déposer leur demande d'asile. Il y a une enquête qui dure parfois plusieurs mois pour déterminer le pays de renvoi. Souvent appelés “convoqués Schengen”, ces personnes n'ont que le droit d'attendre. Dès le dépôt à l'ofpra de son dossier, le demandeur obtient de la préfecture un récépissé valant autorisation de séjour, renouvelable jusqu'à ce que l'ofpra ait statué, portant la mention demandé le statut de réfugié à l'ofpra”. [...]
[...] L'idée que la précarité empêche toute projection sérieuse dans le futur est prégnante. De nombreuses aspirations sont reculées dans l'attente d'une stabilité d'emploi. Elles sont refoulées comme objet irréaliste, impensable, indicible. L'absence d'emploi stable est également vécue comme déstructuration du présent. La quotidienneté est un temps vide et indéterminé. Après avoir connu des repères de temps scolaires, ces jeunes sont en carence de temporalités. Ils sont en décalage avec les repères de temps professionnels socialement dominants. Le temps vide quotidien est souvent comparé aux moments où ils ont occupé un emploi à durée déterminée, ou fréquenté un stage. [...]
[...] C'est le pôle d'une délibération plus ou moins consciente que se déroule en chacun pour trouver sa voie sans surévaluer par trop les gratifications possibles et en prévoyant les éventuels difficultés et obstacles. Dans la vie concrète, il est évident que la satisfaction professionnelle n'est jamais totale, entre autres, à cause du rendement exigé de tout poste de travail. Elle doit cependant être suffisante pour soutenir l'effort de préparation (études, formation) durant lequel elle sera représentée. C'est grâce à cette présatisfaction imaginée qu'une motivation durable et un investissement spontané se déploient. [...]
[...] Cette réflexion sera suivie par deux études de situation, couplant la notion d'insertion professionnelle à celle d'insertion culturelle, pour des jeunes issus de l'immigration et les problématiques qui en découlent. L'insertion étant devenue une notion transversale et multidimensionnelle ne se limitant plus qu'au domaine de l'emploi. J'aborderai ensuite deux études de situation de jeunes étrangers en attente d'un statut leur permettant de s'insérer dans la vie active. Du latin in sere, c'est-à-dire “introduire dans, entrelacer”, le mot “insertion” désigne à la fois un processus et un état qui conduit un sujet à trouver une place reconnue dans un système. [...]
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