Rapport de stage d'observation d'une association caritative décrivant le regard naïf du jeune psychologue sur des personnes en état de souffrance.
[...] Le premier que je qualifierais de « positif » et celui qui a sûr susciter en moi de la compassion, de la gentillesse, une envie d'écouter. Mais le deuxième a été pour moi plus ennuyeux : quand on ressent envers l'autre du dégoût, de l'ennui, du mépris Le sentiment négatif me rend mal à l'aise. En effet, il est plus facile d'offrir sa présence et son écoute à des gens que l'on juge sympathiques. Mais qu'en est-il quand on juge la personne comme détestable ? [...]
[...] Pour moi, le besoin vital se résumait en matériel, en argent, en nourriture. Comme si le besoin anéantissait tout autre désir que je considérais comme non vital (ie n'étant pas nécessaire à la survie du corps). Ils n'avaient pas véritablement de demande matérielle Quand on leur demandait ce qu'ils voulaient, ils ne le savaient pas eux même. Par contre, ils restaient des heures à nous parler de leur vie, de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils avaient fait de leur vie. [...]
[...] On est en pleine jouissance de pouvoir. Mais sachant que nos pulsions ne sont jamais satisfaites, on trouve à chaque fois un nouvel objet et la société favorise ce mode psychique. Ma rencontre clinique la plus marquante : le cas de Mme Z. La rencontre clinique qui m'a le plus bouleversé et déstabilisé a été dès le départ avec Mme Z. Cette petite dame blonde était présente le jour même ou je commençais mon stage : on s'était à peine entrevue que le lendemain elle se vantait aux usagers du grenier de m'avoir déjà vu et d'être au courant de ma présence au sein de l'association. [...]
[...] Les usagers ne m'adressaient pas la parole ni même un regard et pour dire la vérité cela m'arrangeait car je ne savais que leur dire, ni quoi faire. La situation était angoissante : pas d'objet véritable à leur donner et aucune parole ne me venait. J'ai été en pleine crise de doute : « Ai-je bien fais de choisir des études de psychologie »? « Que dois-je faire ? », « Je trouve ces silences très pesant ». Je passais d'une position où « j'étais sûre de tout savoir », à une position où je me rendais compte que « je ne savais rien ». [...]
[...] J'avoue que cette rencontre clinique m'a permis de me rendre compte de la faiblesse de valeur narcissique du métier de psychologue clinicien. Conclusion : Le stage a été pour moi synonyme de remise en question. Pour dire vrai je ne me suis pas sentie évoluer, je me suis plutôt sentie me déconstruire. Cette déconstruction, je pense, était inévitable pour que je puisse évoluer : j'avais beaucoup trop de théories sur des choses que je ne connaissais pas. Cette remise en question a permis de les ébranler et au fur et à mesure de les détruire. [...]
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