Milieu hospitalier, analyse de pratique tutoiement, vouvoiement, article L1110-2 du Code de la santé publique, médecin, code de déontologie médical, décret n 95-1000 du 6 septembre 1995, relation soignant soigné, MAS maison d'accueil spécialisé, approche linguistique, liens de parenté d'amitié de camaraderie, approche juridique, relation dissymétrique, stage en maison d'accueil spécialisé
Dans le cadre de mon stage en MAS (Maison d'Accueil Spécialisé), j'ai choisi de m'intéresser au thème de la distance et de la proximité entre le patient et le soignant.
Pour cela, j'ai souhaité m'interroger plus particulièrement, sur l'usage du tutoiement et du vouvoiement, dans la pratique professionnelle du personnel soignant accompagnant des personnes handicapées mentales adultes.
L'accompagnement des résidents m'a conduit à m'interroger sur mon positionnement professionnel. En effet, le quotidien entraîne une certaine proximité et la question de l'usage du tutoiement ou du vouvoiement vint à se poser. En ce qui me concernait, le vouvoiement était de rigueur en début de stage et s'imposait naturellement avec les résidents. En effet, il semblait en quelque sorte "évident" d'utiliser le vouvoiement comme lorsqu'on rencontre une personne pour la première fois, en dehors même de toute relation professionnelle. Mais, ce vouvoiement traduisait aussi, il me semble, une certaine distance qui permettait de me protéger de la personne, de son intrusion par la parole, de son handicap… Ne dit-on pas "l'inconnu fait peur" ?
[...] Je pense que le vouvoiement pour ces résidents représente un non-investissement de la part du soignant auprès d'eux. Le respect induit par le « vous » passe aussi par le comportement. Il est important qu'existe une congruence entre l'attitude et la parole soignante. Dans ce service, les soignants accompagnent les patients depuis de nombreuses années, qui sont en très grandes difficultés et qui partagent des histoires de vie, participant à l'amélioration et à la stabilisation de la personne soignée. La compassion du soignant également fait partie de cette aventure. [...]
[...] D'autant plus que c'était un lieu de vie. Non pas que le non-vouvoiement puisse être un manque de respect, mais un outil dans la prise en charge de ces résidents ? II. Deux possibilités de s'adresser à l'autre A. L'approche linguistique Le langage est un élément important dans la prise en charge. La langue française possède deux possibilités de s'adresser à l'autre et nous offre un choix. Le vouvoiement permet de proposer, dans la forme, une distance qui est plus appropriée à la relation : soignant/soigné. [...]
[...] Par exemple dans la demande d'aide (dans le déroulement de la journée ; contacter la famille en cas de demande d'un résident), dans la relation à la peur et à l'angoisse, de l'investissement en temps de la maladie (continu pour la personne soignée/discontinu pour le soignant). Cette dissymétrie entraîne une dépendance et une certaine faiblesse du patient qui a besoin de ceux qui le soignent. D'autant plus pour les personnes souffrant de déficience mentale, de pathologie psychiatrique dans le service où j'effectue mon stage. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il est en état d'infériorité par rapport au soignant. La relation implique une réciprocité. [...]
[...] Analyse de pratique tutoiement, vouvoiement en milieu hospitalier I. Analyse réflexive - Je tutoie (je tue toi) / je vouvoie (je vous vois) ? Dans le cadre de mon stage en MAS (Maison d'Accueil Spécialisé), j'ai choisi de m'intéresser au thème de la distance et de la proximité entre le patient et le soignant. Pour cela, j'ai souhaité m'interroger plus particulièrement, sur l'usage du tutoiement et du vouvoiement, dans la pratique professionnelle du personnel soignant accompagnant des personnes handicapées mentales adultes. [...]
[...] Cet usage du tutoiement n'est pas le but dans mon service. Ce côté moralisateur et de mise en position d'infériorité n'est absolument pas observé dans le service de la MAS où j'effectue mon stage. Je décrirais plutôt cela comme un accompagnement personnalisé dans le but d'élever le patient dans sa plus grande autonomie. B. Vouvoiement ou tutoiement : que faire ? Au-delà du « tu », du « vous » ou du prénom, il y a le ton, la chaleur du regard, la position que l'on adopte suivant l'endroit où l'on se trouve. [...]
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