Le terme « Addiction » a une étymologie latine ad-dicere « dit à », ce qui signifie « contrainte par le corps » dans le sens d'esclavage pour dette. Dans la civilisation romaine, les esclaves qui n'avaient pas de nom propre étaient dits à leur famille d'appartenance. Être addicté était, au Moyen Âge, une ordonnance d'un tribunal, obligeant le débiteur qui ne pouvait rembourser sa dette autrement, à payer son créancier par son travail.
Par la suite, dans la langue anglaise, dès le XIVe siècle, addiction a désigné la relation contractuelle de soumission d'un apprenti à son maître, puis se rapprocha peu à peu du sens moderne, en désignant des passions nourries et moralement répréhensibles (...)
[...] Selon le Grand dictionnaire de la psychologie (1999) la dépendance se définit comme « un état psychique et quelquefois également physique résultant de l'interaction entre un organisme vivant et une drogue : il se caractérise par des modifications du comportement ainsi que par d'autres réactions, qui comprennent toujours une impulsion à prendre la drogue de façon continue ou périodique (de façon à retrouver ses effets psychiques et, éventuellement, à éviter le malaise entrainé par sa privation » (page 256). Le terme dépendance a donc un sens moins large que le terme addiction. Elle s'estime par les efforts déployés par la personne pour se procurer le produit et par l'énergie dépensée pour parvenir à l'abstinence. Elle varie selon deux facteurs importants : les propriétés du produit (propriétés 2/41 PSYCHOPATHOLOGIE DES ADDICTIONS pharmacologiques, mode de consommation, degré de pureté, etc.) et la prédisposition de l'usager (personnalité, antécédent d'usage, situation personnelle, etc.). [...]
[...] Le psychologue m'a tout de même proposé d'intervenir, si je le souhaitais. J'ai 13/41 PSYCHOPATHOLOGIE DES ADDICTIONS préféré écouter seulement et observer dans un premier temps. Nous avons demandé aux membres du groupe s'ils voyaient des inconvénients à ma présence ; tous les membres ont donné leur accord pour que j'assiste à cet atelier de relaxation. Lors du premier temps de parole, j'ai donc écouté attentivement les personnes se présenter et parler de leur histoire, de leur vie, de leur addiction. [...]
[...] À la fin du temps de relaxation, M. K. déclare qu'il a du mal à se détendre, il sent que son corps est tendu « comme un bâton » mais il dit que sa tête se détend. « Quand je sors de là, 20/41 PSYCHOPATHOLOGIE DES ADDICTIONS c'est presque comme si j'avais quasiment rien fait », « Chez moi, quand j'en ai besoin, je refais les exercices de relaxation » dit-il. Dans le cas de M. K., on peut considérer que la drogue est un filtre, filtre à travers lequel il voit la réalité, le monde. [...]
[...] Est-ce Mme A. qui contrôle son mari en tentant de gérer sa vie ainsi que son addiction ou est-ce M. A. qui connait bien les points faibles de sa femme et en profite pour lui faire faire ce dont il a envie ? Qui a vraiment le pouvoir, qui contrôle l'autre ? La véritable question est : peuvent-ils se passer l'un de l'autre ? Peuvent-ils vivre en autonomie ? M. A. pourra-t-il un jour vivre si sa femme n'organise pas sa vie et ne lui sert pas 24/41 PSYCHOPATHOLOGIE DES ADDICTIONS d'étayage ? [...]
[...] Chez ce patient, la problématique du corps est donc centrale dans son addiction. Le groupe de relaxation semble bien indiqué pour lui et malgré ses difficultés à se détendre, nécessaire. On comprend ici toute l'importance du travail sur le corps face à l'addiction. Entretien J'ai assisté à un entretien mené par la psychologue. C'était un premier entretien. Il 22/41 PSYCHOPATHOLOGIE DES ADDICTIONS aurait du se dérouler avec la visiteuse sociale mais elle n'était pas présente ce jour là. La personne semblait en profonde détresse c'est pour cela que la psychologue a accepté de la rencontrer pour un premier entretien. [...]
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