Maladie d'Alzheimer, vieillissement, représentation sociale, personnel soigant
Le placement du sujet âgé en institution est un phénomène relativement nouveau. En effet, les représentations et l'approche de la vieillesse ont changé ; ainsi, la famille ne remplit plus son devoir et ne peut rembourser la dette symbolique contractée à l'égard de ses parents. Les soignants ont la charge d'investir des personnes, de prendre soin d'elles et de les accompagner dans la dernière étape de leur vie. Ils doivent gérer la vie de ces anciens qui sont devenus dépendants pour la quasi-totalité des tâches de la vie courante. C'est une responsabilité importante et coûteuse sur le plan physique, mais aussi sur le plan affectif, car il y a beaucoup d'émotions et d'angoisses qu'il faut savoir gérer.
La maladie d'Alzheimer rend le résident dépendant pour tous les actes de la vie quotidienne. Elle nuit également à ses relations sociales, car la maladie réduit considérablement la communication verbale. Cette pathologie dite dégénérative emmène petit à petit le résident vers une mort inéluctable.
Le personnel soignant se voit donc confier la mission de soigner une personne souffrant d'une maladie dont l'issue sera fatale. Travailler avec des personnes âgées engendre des angoisses de la part des soignants, cette souffrance due aux identifications projectives est rarement évoquée, de même que la mort des résidents : le temps pour l'élaboration psychique est réduit à son minimum.
Ainsi, mon questionnement s'est porté sur les soignants, sur leur ressenti envers leur travail avec les personnes âgées. J'ai constaté que des situations de crise apparaissaient au sein de l'équipe soignante auprès de laquelle j'ai effectué mon stage, ce qui m'a interpellée sur leur motivation à travailler auprès de personnes âgées démentes. Pourquoi les soignants n'arrivent pas à s'impliquer dans les projets de soins sur le long terme ? Comment comprendre le manque de motivation ou d'implication dans leur travail ?
Une première réflexion a contribué à la mise en place d'hypothèses concernant les représentations sociales et les identifications projectives des soignants. Les soignants côtoient quotidiennement la vieillesse et notamment le vieillissement pathologique. La pathologie n'est pas un processus normal, vieillir et être malade n'est pas la norme, mais un cas particulier.
Pour les soignants le fait de travailler avec des personnes âgées démentes contaminerait de manière négative leurs représentations du vieillissement. Ces représentations négatives de la vieillesse influenceraient les identifications et les empêcheraient de s'investir pleinement dans la relation avec la personne âgée.
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