La France se considère comme la patrie des droits de l'Homme. Sa politique étrangère est étroitement liée à cette image, et la création d'un Ambassadeur pour les droits de l'Homme n'a alors rien de surprenant. En étudiant les Relations Internationales à l'IEP de Lille puis à la Michigan State University lors de ma troisième année à l'étranger, j'ai cultivé un intérêt tout particulier pour la thématique des droits de l'Homme. Le séminaire d'ouverture de deuxième année intitulé Human Rights in International Relations animé par Caroline Fleay a constitué mon premier contact avec la matière. Durant mon année de mobilité internationale, j'ai pu suivre un cours sur le droit international qui abordait cette discipline sous l'angle du droit humanitaire et au cours duquel je me suis consacrée à l'étude du respect de la Convention contre la torture par les Etats-Unis. Enfin, durant cette même année j'ai pu produire un travail portant sur la comparaison entre le respect des decisions émises par la Cour interaméricaine des droits de l'Homme d'une part, et la Cour européenne d'autre part. Ce travail, qui s'est fait dans le cadre d'une Independent Study, était suivi par mon professeur de droit international, Monsieur Michael Schechter. Ces premières ouvertures vers les droits de l'Homme m'ont conduite à orienter mes recherches de stage vers des institutions travaillant sur cette thématique. J'ai donc postulé au Ministère des Affaires Etrangères qui possède une Mission de Coordination pour les Droits de l'Homme (MDH). Après un entretien avec l'Ambassadeur pour les droits de l'Homme, j'ai été admise pour un stage d'une durée de 3 mois et demi, du 11 juin 2007 au 14 septembre 2007.
C'est donc à l'issue de mon année de année de mobilité internationale que j'ai effectué ce stage, qui aller se dérouler selon moi une période charnière dans ma formation. En effet, il me semble que la quatrième année constitue le temps des choix en termes de formation universitaire d'une part et de projets professionnels d'autre part. Ce stage devait alors être l'occasion de clarifier mes objectifs universitaires dans le sens où il servirait de complément à la formation académique que j'ai reçue dans le domaine des droits de l'Homme, et plus largement des Relations Internationales. Ensuite, cela devait être un moyen de découvrir quelles applications concrètes des droits de l'Homme l'on pouvait mettre en place dans un cadre professionnel. Au delà de ce désir de découvertes, il était nécessaire de se confronter à un travail autre qu'un travail purement universitaire. L'objectif était d'acquérir une compétence pratique dans le champ des droits de l'Homme pour la bonne et simple raison que j'étais et suis toujours convaincue que les droits de l'Homme ont un caractère transversal. Ils sont omniprésents et compte tenu des enjeux qu'ils revêtent, il me paraissait important d'en avoir une approche pratique. Ainsi, j'avais pour intention d'utiliser les compétences acquises lors du stage pour les réemployer plus tard, dans la vie professionnelle. Mon projet professionnel s'articule en effet autour de deux champs principaux, à savoir les Relations Internationales (RI) et l'aménagement du territoire. Les droits de l'Homme font partie intégrante des problématiques que l'on retrouve dans ces deux domaines. Ils constituent les enjeux au coeur d'une pensée et d'une action construites sur une réflexion connectant RI et aménagement du territoire. Je pense avoir intégré des compétences en matière de droits de l'Homme, ce qui me paraît essentiel pour mieux comprendre et servir les enjeux soulevés par les deux domaines que je désire connecter. Mais j'ai également acquis des compétences d'ordre administratif, ce à quoi je m'attendais moins. Il est vrai que le MAEE est une administration dont le fonctionnement est très codifié, et il me semble que sur ce point, j'ai appris certains des fonctionnements qui régissent son fonctionnement.
Ce stage a donc été fructueux à plusieurs égards. Sur le fond, il m'a tout d'abord conduite à découvrir ce qu'était la MDH et le rôle de l'ambassadeur des droits de l'Homme. En outre, au travers des différentes missions qu'il m'a été donné d'effectuer et dont je détaillerai le contenu, j'ai pu bâtir une certaine réflexion sur ce que sont les moyens d'action de la MDH. Mon travail au sein de la Mission m'a également beaucoup appris sur les relations entre la MDH et la branche politique du MAEE. Enfin, ce stage a enrichi ma vision de ce qu'est la diplomatie des droits de l'Homme.
[...] Conclusion générale Travailler pendant plus de trois mois auprès de l'ambassadeur pour les droits de l'Homme a été une expérience enrichissante à tous niveaux. La découverte de l'administration au travers du Ministère des affaires étrangères et européennes, le travail au sein de la Mission de Coordination pour les droits de l'Homme et le contact avec les stagiaires de la Mission, l'ambassadeur et son assistante furent autant d'occasions pour moi d'en apprendre plus sur la vie professionnelle et sur mes projets d'avenir. [...]
[...] Ce travail consistait en la rédaction d'une dizaine de notes que l'Ambassadeur allait remettre à Madame Yade quelques jours avant leur entretien. Les notes sur lesquelles il m'a été donné de travailler concernaient les associations d'accompagnement thérapeutique des victimes de la torture et le site Internet du MAEE. Concernant le site internet, nous avons proposé à la Secrétaire d'Etat de consacrer une page du site 'diplonet', l'intranet du MAEE, à la Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et aux droits de l'Homme. [...]
[...] Au contraire, il ne faut pas être trop en deçà du bilan français si l'on ne veut pas attirer soi-même un déluge de critiques sur son pays. Il aurait donc été intéressant de montrer que la France a conscience que la situation nationale est imparfaite. Toutefois, passer ses difficultés sous silence n'annule pas l'utilité du questionnaire de Bamako. En outre, il paraît politiquement difficile pour un pays qui se réclame des droits de l'homme, de s'autocritiquer à ce niveau. Sur un plan personnel, en répondant à ce questionnaire j'ai pu me servir des bases que l'IEP m'avait permis d'acquérir en la matière. [...]
[...] Il s'agissait d'une rencontre sur les microcrédits et la préparation d'un prochaine rendez-vous qui avait lieu quelques jours plus tard sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement. De multiples conférences sont également organisées par des instances extérieures au MAEE. La première à laquelle il m'a été donné de participer fut celle sur les migrations, organisée par le CERI Sciences-Po. Cette conférence avait pour problématique centrale la remise en question des théories de rapport négatif entre migrations et co-développement. Mais au- delà de cela, elle alimentait la réflexion sur un sujet phare des droits de l'Homme, les migrants, en apportant des éléments d'information sur ces derniers. [...]
[...] Michel Doucin a pris l'initiative de leur proposer des rencontres périodiques et des activités communes. Au niveau international, l'Ambassadeur s'est attaché à soutenir des chantiers rassembleurs sur des sujets nouveaux ou négligés. Un exemple récent est celui du travail pour la reconnaissance et l'établissement effectif de l'opposabilité des droits économiques sociaux et culturels. En 2005, un séminaire international d'experts négociateur au groupe de travail sur le projet de protocole au pacte international des DESC a été organisé. Des études sont réalisées sur le sujet (droits au logement, à l'eau, des handicapés), et les pratiques nationales positives en la matière sont mises en valeur. [...]
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