'Un enfant peut-il grandir 'sans' père ?' Telle est la question qui a porté mon désir d'aller dans un centre maternel pour mon stage à responsabilité professionnelle. Mère adolescente et enfant : une famille monoparentale bien singulière du fait d'être composée de deux êtres en construction dans leur développement, l'un dans l'entre-deux monde de l'adolescence, l'autre dans son monde d'enfance. En allant à la rencontre de ces jeunes mères et de leurs enfants, je choisissais par là même de partir à la recherche de celui qui manque : le père des enfants.
En parallèle et venant comme s'immiscer dans mon raisonnement, la question de la femme dans la société a surgi. Que penser de leur arrivée sur le grand devant de la scène politique, sociale et économique ? Comment réfléchir à une société qui m'apparaît comme 'se féminisant', se 'maternisant'?
A l'issue de cette phase d'observation et de réflexion dans un contexte général de société, j'ai vu se dessiner une image dans l'horizon sociétaire : celle d'une famille composée d'une femme, la mère, omniprésente, d'un enfant placé à ses côtés, et d'un homme, le père, relégué en arrière-plan, dans l'ombre, comme effacé, absent ou pas véritablement présent. M'approchant au plus près de cet horizon familial venu s'esquisser à coups de crayon investigateurs et réflexifs, sans une once d'hésitation, mon intérêt s'est porté sur l'enfant.
Aucun autre lieu, qu'un centre maternel, ne m'a semblé plus approprié pour orienter ma recherche sur la question de l'absence du père et de ses conséquences sur le développement de l'enfant, dès lors que je choisissais de me situer du côté de cet enfant obligé, malgré lui, de grandir dans cet univers familial si particulier. Dans le centre maternel, cet univers familial est bien constitué d'une mère toute présente, qui plus est, adolescente, d'un enfant (parfois plusieurs) à ses côtés et d'un père 'tout absent'.
[...] Ainsi la seconde révolution, celle des mœurs de 1968 a proclamé bien haut la mort du père : le dernier pater familias meurt en 1970, date de la réforme sur l'autorité parentale qui abolit la puissance paternelle. Ainsi, durant les années soixante, des changements sociaux apportent un nouveau souffle pour les nouvelles générations. Les femmes refusent de subir la loi de leur mari et entrent massivement sur le marché du travail. En effet, depuis la première moitié du 20e siècle, l'effort législatif se tourne vers une reconnaissance progressive des droits de la femme et de l'enfant au détriment des privilèges du père. [...]
[...] La réalité appelle alors le désenchantement, la désillusion. Comme elles se considèrent parfaites et s'acceptant difficilement comme manquantes, ces jeunes mères n'ont pas besoin d'un père pour leur enfant. Et quiconque - le père ou un tiers - aura bien du mal à s'inscrire entre l'enfant et la mère. Ici apparaît la notion de danger, non seulement pour le développement et la structuration de la personnalité de l'enfant, mais également pour son bien-être quotidien. En effet, quand la réalité s'impose à la mère, réalité difficile à accepter, à vivre, à assumer (un enfant a des besoins, un enfant pleure, un enfant grandit, un enfant s'impose, etc.), la jeune mère en vient à être maltraitante, négligente. [...]
[...] Car la parole, le langage, viennent mettre des mots sur les choses. Ainsi, dès qu'on ouvre la porte, on travaille, dès qu'on travaille, on parle, et dès qu'on parle, ça travaille. Avoir repéré le langage dans le centre maternel comme outil éducatif m'amène de nouveau du côté de la fonction paternelle. Langage et psychanalyse : deux outils pour créer du père dans le centre maternel, un quatrième constat. Le travail éducatif centré sur la relation mère - enfant A l'issue de la période d'observation et du travail de pré - enquête, j'avais discerné le fonctionnement et les fondements de la pratique éducative. [...]
[...] Mais c'est le père qui guide l'orientation sexuelle des enfants. Après la découverte de son identité sexuée, acquise à la sortie de la période oedipienne, à l'adolescence, c'est l'identification à un autre, un pair qui va s'opérer. L'adolescent va chercher dans ses semblables le moyen de trouver son identité, celle qui lui permettra de répondre à la question : qui je suis ? Il va vivre une période où, auprès de copains et copines, aussi semblables que possible, il pourra s'exprimer, se reconnaître, partager un idéal et un monde inaccessible aux adultes. [...]
[...] Je remercie l'équipe du Centre Maternel pour leur accueil et leur accompagnement tout au long de mon stage et de ma réflexion. Je remercie mes deux tuteurs de stage et mon référent du centre de formation, pour leur soutien et leur disponibilité, pour avoir cheminé à mes côtés dans l'élaboration de ce travail de recherche. Je remercie mes fils et . mes pairs . pour leur présence, leur patience et leur compréhension. Sommaire Introduction : un enfant peut-il grandir sans père ? 1. A la découverte du Centre Maternel 2. [...]
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