Il existe peu d'études sur ce sujet et c'est souvent sous l'angle de la rivalité, de la gémellité et des relations incestueuses entre frères et sœurs que les sciences sociales, notamment la psychologie, abordent les relations fraternelles.
Cependant, je pense que le lien fraternel joue un rôle essentiel dans la construction de la personnalité et que la fratrie peut être une ressource dans le cadre d'une séparation avec la cellule familiale – les parents.
Je vais dans un premier temps définir ce qu'est le lien fraternel, en passant par la notion de lien et en définissant les termes du champ sémantique de « frère ».
Ensuite, je m'intéresserais aux fonctions principales du lien fraternel.
Enfin, nous verrons en quoi la fratrie peut être une ressource pour pallier à l'effet traumatique du placement.
[...] En d'autres termes, le lien fraternel permet la structuration de l'enfant dans ce qu'il offre en sécurité affective et en individuation. Même à l'intérieur du groupe fraternel, l'enfant existe en tant que personne, ce qui lui permettra d'exister également en tant que sujet de l'environnement social. B / Fonction d'apprentissage des rôles sociaux et cognitifs D'après les études éco-systémiques, les relations fraternelles préparent à la vie sociale. Régine Scelles dans son intervention au Colloque sur les liens fraternels organisé par SOS Villages d'enfants, précise que « l'identification d'un lien fraternel semble relever tout à la fois de l'actualité des relations, établies sous un même toit ou dans plusieurs lieux et des liens qui relient à une ascendance commune mais ce lien ne peut être totalement rabattu ni sur la résidence ni sur la filiation génétique ou supposée telle. [...]
[...] Il est comme les autres. Il n'est pas né de personne, il est de la même souche que son frère ou sa sœurs / Le point de vue des psychologues Le maintien des liens fraternels assure aux enfants continuité et sécurité. Régine Scelles, psychologue clinicienne et professeur de psychopathologie à l'université de Rouen, le confirme : « Lieu d'expérimentation et de socialisation, la fratrie joue un rôle indéniable dans la construction de l'individu. Mais elle peut aussi être une ressource pour les enfants séparés de leurs parents, puisqu'elle perpétue l'existence de la famille, donc le socle sur lequel l'enfant s'appuie pour grandir. [...]
[...] I / Qu'est-ce que le lien fraternel (ou le sentiment fraternel) ? La notion de lien Dans Le Petit Larousse de 2004, le lien est définit comme « ce qui attache, unit, établit un rapport entre deux ou plusieurs personnes ». Le Dictionnaire Clinique des Thérapies Familiales Systémiques rattache la notion de lien à des valeurs familiales : lien de parenté, lien de famille. Il est définit comme « ce qui unit et aussi comme ce qui empêche de se différencier, de s'autonomiser ». [...]
[...] 1 / Le point de vue des éthologistes René Zazzo a montré, avec les éthologistes, que le besoin d'attachement est un besoin primaire, c'est-à-dire qu'il apparaît comme autonome, qu'il n'est pas dépendant, comme on le pensait, du besoin de nourriture. La quête du lien affectif serait un besoin aussi élémentaire que la quête d'air pour respirer ou la recherche d'aliments pour se nourrir. Harry Harlow, éthologiste américain, distingue deux systèmes d'affection : le système enfant-mère/mère-enfant et le système entre pairs. En effet, au besoin primaire d'attachement de l'enfant, il faut bien qu'un autrui soit disposé à répondre. Dans le couple mère/enfant, la mère apporte l'élaboration des liens, les attachements de sa propre enfance. [...]
[...] Une complicité, un obstacle, une référence, une ressemblance, une rivalité, un silence aussi parfois. Un peu de tout cela à la fois. Difficile à dire, difficile à décrire Mais il est certain que la trame fraternelle de l'enfance est déterminante dans la construction de l'identité du sujet. [...]
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