À l'occasion du stage que j'ai effectué en entreprise pour répondre à l'enseignement APST, j'ai eu l'opportunité d'assister à un séminaire, organisé sur l'initiative de la Direction de l'entreprise, autour du thème « CONFLITS COLLECTIFS AU TRAVAIL ». Parmi les interventions, l'un des sujets traitait de la régulation sociale des phases « ante-conflictuelles ».
La phase « ante-conflictuelle » serait un espace temps antérieur au conflit collectif du travail dans lequel les acteurs sociaux développeraient différents modes de régulation, leur permettant d'éviter le conflit. Toutefois, ces modes diffèrent en fonction des pays. Par exemple en Allemagne le cas est spécifique. On se trouve en présence d'une histoire sociale construite sur une tradition de « conflits-concessions ». Cette chronologie presque formelle va, dans le cas précis de l'Allemagne avoir une influence sur la phase « ante-conflictuelle », phase que le collectif de salariés dissociera de toute idée de conflit, justement parce que le conflit appelle le déclenchement et l'articulation entre elles de ces phases.
Dès lors, ce collectif refuser dans un premier temps toute idée d'opposition, en ce qu'il appelle nécessairement un adversaire. Le regard de « l'autre », la recherche d'une légitimité est plus importante. On anticipe également les arguments des uns et des autres. La prudence des membres du collectif devient parfois remarquable. On s'interdit ainsi certains contacts, une expression trop manifeste de son identité en conflit. On vit plus un instant qu'on ne l'exprime et structure cette identité par le regard des autres.
[...] Qui plus est, les conflits collectifs au travail ne sont pas nécessairement produits par cette phase. La phase «ante-conflictuelle» est régulatrice à deux niveaux : Au niveau de l'individu, elle lui permet de prendre une attitude ; L'attitude s'inscrit normalement dans le registre des comportements. Donc une attitude procède nécessairement de plusieurs expériences convergentes. Mais ces expériences peuvent être apportés par un régulateur. Par exemple : Je me dispute avec vous et nous sommes dans la rue, vous aurez tendance à m'opposer des arguments ou des gestes à l'image des miens. [...]
[...] Cette chronologie presque formelle va, dans le cas précis de l'Allemagne avoir une influence sur la phase « ante-conflictuelle », phase que le collectif de salariés dissociera de toute idée de conflit, justement parce que le conflit appelle le déclenchement et l'articulation entre elles de ces phases. Dès lors, ce collectif refuser dans un premier temps toute idée d'opposition, en ce qu'il appelle nécessairement un adversaire. Le regard de « l'autre », la recherche d'une légitimité est plus importante. On anticipe également les arguments des uns et des autres. La prudence des membres du collectif devient parfois remarquable. [...]
[...] Dans ce cas, on replace l'individu puis le collectif dans l'organisation. Il redevient alors une entité sociale et professionnelle, alors qu'auparavant il n'était qu'un sentiment et un ressenti. La gestion de cette phase n'est possible que si l'ensemble des salariés, le collectif ainsi défini, peut solliciter différents régulateurs sociaux. Ces derniers interviennent comme des arbitrages soit : Pour atténuer le ressenti, Au contraire, lui donner corps et rendre légitime la revendication et permettre de structurer une identité en conflit, Pour jouer le rôle de « caisson de compression » et donc être à la fois un lieu d'expression, de création et d'acceptation de la dissonance. [...]
[...] Quels sont les enjeux ? Ces phases «ante-conflictuelle» sont régulatrices en ce sens qu'elles vont permettre au collectif de salariés de vivre et de se recomposer une identité, puisqu'elles font fonctionner des mécanismes et leur permettent d'adopter une attitude ; Par contre il apparaît qu'elles ne peuvent être pleinement efficaces qu'à la condition de pouvoir solliciter des régulateurs sociaux spécifiques. Il est clair, à moins que l'on ne souhaite entrer dans une démarche manipulatrice, qu'il ne faut pas entraver cette dynamique. [...]
[...] Un exemple nous a été donné d'une mise en scène caractéristique de certaines réunions professionnelles. Elle consiste à ne pas hésiter à élever la voie, à interrompre son interlocuteur ou l'assener de « non » qui résonnent alors comme des couperets. Cela va jusqu'à menacer de quitter la salle. En conclusion, elle se termine sur un registre amical. Chaque protagoniste se tutoie, et s'invite même pendant un week-end . Pour l'observateur, la stupeur est grande. On imagine que l'irréparable est atteint, et la fin de réunion se termine par des saluts cordiaux. [...]
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