Le plateau d'Hauteville amorce aujourd'hui une véritable reconversion en matière de tourisme. Après avoir longtemps été un lieu d'accueil privilégié dans le domaine médical, ce territoire cherche aujourd'hui à se créer une nouvelle image.
Jusqu'à la fin du XIXème siècle, l'économie du plateau d'Hauteville reste principalement basée autour des activités primaires comme l'agriculture (élevage, récolte de fruits) et de l'exploitation des matières premières (bois de sapins, carrières de calcaire et pierre d'Hauteville). Mais dès 1900 et sous l'impulsion du Dr Frédéric Dumarest, le plateau amorce un véritable tournant avec l'arrivée du premier sanatorium populaire français. Les qualités du climat sec de moyenne montagne (le plateau se situe entre 650 et 1234 mètres d'altitude) et l'oxygénation apportée par les forêts de sapins couvrant plus de 60% du territoire, en font un lieu privilégié pour l'accueil des malades atteints de la tuberculose. En 1924, Hauteville-Lompnes est classée « Station Climatique » et d'autres sanatoriums viennent rapidement s'installer sur le territoire. Une nouvelle dynamique médicale était née et en 1950, à l'apogée de l'activité, on ne comptait pas moins de 2500 lits répartis dans toute la station pour un peu plus de 400 emplois.
Si l'effet positif sur l'économie du plateau d'Hauteville était réel, cette mono activité médicale a aussi eu pour conséquence de forger les mentalités locales. L'habitude d'être assistés dans des démarches et la « facilité » économique, sont des traits de caractères que l'on retrouve encore aujourd'hui chez les habitants et les élus locaux.
L'arrivée des antibiotiques en 1950 amorce la fin de l'Age d'Or du plateau. Le nombre de lits et d'emplois ne cesse alors de décroître. L'exode rural vers la région lyonnaise ou la Suisse devient massif. Ce n'est qu'en 1970 qu'apparaissent les premières restructurations d'établissements avec une spécialisation dans les « soins de suite ». Dernièrement, c'est vers la médecine sportive et la médecine hautement spécialisée que se tourne la station climatique. De nombreux sportifs ont déjà pu être soignés ou rééduqués sur place et le plateau offre aujourd'hui une complémentarité importante au parc hospitalier et médical la région lyonnaise.
Mais face à la désertification croissante des villages et la baisse de l'activité économique médicale, le plateau d'Hauteville cherche aujourd'hui à se tourner vers le développement des activités touristiques et sportives. Le but étant de prolonger l'image du climatisme dans le tourisme et dans le domaine du « médico-sportif » (sous l'angle de la spécialisation et de la haute performance). L'image du plateau reste pourtant pour beaucoup associée à celle des tuberculeux et même à un « mouroir » où les malades venaient finir leurs jours. La mentalité locale n'est pas non plus toujours très favorable à l'arrivée d'investisseurs privés en matière de tourisme. Certains habitants craignent de voir déferler une vague de touristes recherchant un peu de verdure et de bien-être et l'image du tourisme vert reste associé pour certains à une idée de tourisme « bas de gamme » qui dénature l'identité des territoires.
Face à tous ces obstacles, des acteurs à la fois publics et privés s'efforcent de valoriser le tourisme et d'attirer une nouvelle clientèle. Idéalement situé entre la région lyonnaise et la Suisse, le plateau d'Hauteville n'est qu'à quelques heures de route de très grandes agglomérations et souhaite jouer sur une zone de chalandise prospère pouvant apporter une clientèle urbaine et familiale qui souhaite se détendre pendant les week-end.
Conscientes de ce potentiel, les communes du plateau se sont donc tournées vers le tourisme avec enthousiasme. Regroupées au sein d'une communauté de communes, elles cherchent à mettre en valeur leur patrimoine naturel et à se doter d'équipements touristiques spécifiques orientés vers le tourisme vert et sportif. Leur objectif est d'acquérir une force de proposition globale, une meilleure visibilité auprès de la clientèle touristique de la région mais aussi de transformer l'image « vieillotte » et négative associée au passé médical du territoire.
Dans le cadre du DESS « Développement et Promotion des Aménagements Touristiques », nous avons effectué un stage de terrain de quatre mois et deux semaine sur le plateau d'Hauteville. Durant ce séjour, nous avons pu rencontrer plusieurs acteurs du tourisme, débattre avec eux sur de nombreux points et confronter les points de vue de chacun. A travers leurs discours et nos propres observations, nous avons pu nous forger une opinion quant aux démarches et interactions entre tous.
Face à la multiplicité des acteurs, paramètres et enjeux qui se retrouvent et se confrontent, nous en sommes venus à nous poser la question de savoir si les acteurs du tourisme agissent suffisamment en adéquation pour construire un projet touristique global et efficace sur le plateau d'Hauteville.
Il s'agit donc, pour répondre à cette question, d'identifier dans un premier temps les différents acteurs publics et privés et le rôle que chacun d'entre eux joue. Nous analyserons ensuite les modes de régulation et d'interactions entre tous ces différents acteurs ce qui nous amènera à nous demander quelles sont les conséquences des actions des différents intervenants sur le développement touristique du plateau d'Hauteville.
[...] Sans oublier, bien sûr, des actions de promotion générale sur les marchés français et surtout étrangers. Toutes ces actions concernent le plateau d'Hauteville au même titre que les autres territoires touristiques de la région Rhône-Alpes. Le Comité Départemental du Tourisme créé à l'initiative du Conseil Général de l'Ain, prépare et met en œuvre la politique touristique du département par le biais d'un « schéma d'aménagement touristique départemental ». Il s'occupe ainsi d'organiser, d'animer, ou de coordonner tous les travaux intéressant le tourisme et les loisirs à l'échelle du département. [...]
[...] - Des hôtels, qu'ils soient classés ou non. On peut notamment citer les hôtels classés du Provençal à Hauteville-Lompnes ou celui d'Aranc Evasion à Aranc. - Une multitude de gîtes, dont beaucoup sont affiliés à la société privée Gîtes de France, sont implantés sur le plateau. On en trouve sur l'ensemble du territoire, à Corlier, Champdor, Cormaranche-en-Bugey, Prémilieu, Hauteville ou encore Thézillieu. - Des centres collectifs comme la MFR de Cormaranche-en- Bugey, par exemple. Des activités ludiques et sportives font également l'objet de gestions privées à Hauteville et ses environs. [...]
[...] De nombreux politiciens ont pourtant présenté l'agritourisme comme une solution pour le développement des territoires ruraux. Ce type de tourisme leur est apparu comme une stratégie individuelle et un moyen de sauver l'agriculture en difficulté. Cependant, dans la réalité, le développement de cette activité est loin de correspondre à l'idéal prôné. D'une part il semble difficile de demander à un agriculteur d'adopter une nouvelle « profession », celle de l'accueil, à laquelle il n'est pas préparé. D'autre part, la tradition du tourisme chez l'habitant est nettement moins affirmée en France que dans les pays anglo- saxons ou en Autriche, par exemple. [...]
[...] Un autre programme de soutien financier entre acteurs publics concerne les cantons d'Hauteville et de Brénod pour la période 2000-2006. Il s'agit d'une initiative de niveau régional (Etat et Conseil Régional) en partenariat avec les départements et qui est négociée avec l'UE. En effet, le plateau d'Hauteville fait partie d'un ensemble que l'UE a classé en OBJECTIF 2[15]. Ce programme consiste à soutenir à l'échelle européenne le développement économique et social des territoires fragiles. Le plateau a ainsi été déclaré éligible à cet OBJECTIF 2 et peut, à ce titre, bénéficier de subventions dans l'élaboration de projets visant au développement local. [...]
[...] Ce local pourrait par exemple servir de restaurant bar aux visiteurs sur place ou permettre de vendre des forfaits pendant la saison hivernale. Ce type d'initiative permettrait de pérenniser le développement touristique du site sur l'ensemble de l'année. La création du site Aranc Evasion dans la localité d'Aranc relève d'une démarche similaire. Si l'idée de mettre en place une structure de loisirs sportifs basée sur le VTT n'est pas venue du conseil municipal comme dans le cas du Parcours Aventure du Bugey, la commune d'Aranc s'est pourtant fortement impliquée. [...]
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