L'audit en général, et les aspects relatifs au contrôle interne et à l'évaluation des risques de façon plus particulière ont connu plusieurs évolutions au cours des dernières années. En effet, plusieurs référentiels touchant à ces deux éléments ont été révisés au cours des dernières années. C'est dans ce cadre que certaines des normes d'audit publiées par l'International Federation of ACcountants (IFAC) ainsi que le référentiel d'évaluation du contrôle interne du Commitee Of Sponsoring Organization (COSO) ont connu des révisions importantes. Parallèlement à ces révisions, plusieurs lois ont été publiées un peu partout dans le monde, requérant des rapports supplémentaires aux auditeurs, et notamment en matière d'évaluation du contrôle interne et des risques qui en découlent. C'est le cas par exemple en France avec la Loi sur la Sécurité Financière (1er août 2003) précédée par la loi américaine Sarbanes Oxley Act (30 juillet 2002).
Ces dispositions sont venues revisiter les diligences à la charge des auditeurs, et ont donc touché en partie les méthodes de travail des auditeurs ainsi que leur approche. L'ensemble de ces dispositions peut être considéré comme une réponse aux nombreux scandales financiers qui ont secoué le monde au début des années 2000. Ces scandales financiers remettaient en cause la crédibilité qui pouvait être portée aux états financiers, même si ces derniers étaient certifiés par des auditeurs. Cette évolution au niveau de l'audit s'est également accompagnée d'une grande mutation au niveau comptable, caractérisée par le développement d'une comptabilité en juste valeur, comptabilité intégrant des variables de natures très différentes, tels que les tendances de marché (Casta, 2003) ou la grande subjectivité et le grand optimisme de la part des dirigeants (Richard, 2003).
C'est dans ce cadre que plusieurs questions se posent : quels sont les risques évalués en audit ? Comment se fait l'évaluation de ces risques ? Quel est le lien entre les défaillances de contrôle interne et l'évaluation de ces risques ? Et dans le cas où il existerait un lien entre les deux, par le biais de quel processus se fait l'ajustement entre les défaillances de contrôle interne et l'évaluation des risques ? Est-ce que les changements intervenus au niveau légal et réglementaire ont apporté des bouleversements à l'ensemble de ces éléments ? Est-ce que les auditeurs perçoivent une réelle révolution dans les modifications récentes qu'ont connues les textes légaux et réglementaires ainsi que ceux organisant leur profession ?
D'un autre côté, l'étude du travail quotidien des auditeurs, c'est-à-dire de la manière avec laquelle ils exécutent leurs tâches, ainsi que l'évolution des normes et techniques de travail des auditeurs (Bedard et al. 2001) constituent des voies de recherches qui restent peu explorées et représentent donc des pistes de recherche fort intéressantes pour être investiguées.
Etant donné l'actualité du sujet et l'opportunité que présente l'investigation du domaine, il nous a paru intéressant de nous intéresser à l'étude de la manière avec laquelle les auditeurs tiennent compte des défaillances de contrôle interne lors de l'évaluation des risques. La question qu'on cherchera à élucider dans le cadre de ce mémoire est donc : comment sont intégrées les défaillances du contrôle interne découvertes dans l'évaluation des risques par les auditeurs ?
Référence bibliographique
Format APA en un clicLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture